Il y a des sujets sur lesquels les choses doivent être dites avec calme, clarté, rigueur et fermeté. C'est ce qu'a fait Bernard Cazeneuve, ministre de l'Intérieur, lors de sa visite à Orléans, vendredi 15 avril, visite qui a été entièrement consacrée aux questions de sécurité.
Commençons par un chiffre, dont le rappel ne plaira pas à tout le monde, mais qui est incontestable, et que d'ailleurs personne ne conteste ni n'a contesté : durant le quinquennat de Nicolas Sarkozy, soit de 2007 à 2012, les effectifs de la police et de la gendarmerie ont diminué de 12 469 postes (soit - 6 251 dans la police et - 6 218 dans la gendarmerie).
On s'étonne qu'alors que l'ancien président de la République et ceux qui le soutenaient avaient constamment le mot « sécurité » à la bouche, alors qu'il y avait déjà malheureusement des attentats et qu'il fallait déjà lutter contre le terrorisme, de telles décisions aient pu être prises.
Je n'en dis pas plus. Et d'ailleurs, Bernard Cazeneuve n'en a pas dit plus.
Il s'est plutôt étendu, au terme d'une visite au cours de laquelle il a longuement écouté policiers et gendarmes, sur les mesures sans précédent prises ces dernières années et ces derniers mois pour renforcer nos forces de sécurité, insistant sur le fait que si le « risque zéro » n'existait pas, tout – oui, vraiment tout – ce qui est en notre pouvoir devait être fait pour nous prémunir contre les horreurs vécues en France, en Belgique – et dans d'autres pays, et pour que chacune et chacun bénéficie en France du droit de vivre en sécurité, qui est – chacun le sait – un droit fondamental.
C'est ainsi que cinq cents postes nouveaux ont été créés chaque année dans les deux forces, et que suite aux annonces faites, en particulier, par Francois Hollande lors du congrès de Versailles, ce sont près de neuf mille postes qui auront été créés dans la police et la gendarmerie d'ici la fin du quinquennat.
Cela se traduira concrètement dans le Loiret dès la présente année 2016 par l'arrivée de soixante-neuf policiers et gendarmes supplémentaires. Et puisque le ministre de l'Intérieur a donné beaucoup de précisions, j'insiste sur le fait que l'effort ne concerne pas que les zones urbaines, ou les agglomérations d'Orléans et de Montargis, puisque, par exemple, les brigades de gendarmerie d'Artenay, de Briare, de Malesherbes et de Meung-sur-Loire seront renforcées et qu'une antenne du renseignement territorial a été créée à Gien.
J'ajoute que le ministre a fait des annonces très détaillées sur les véhicules et matériels nouveaux dont seront dotés les personnels de la police et de la gendarmerie dans le Loiret dès cette année. Chacun pourra en juger – comme des autres points – en lisant le texte intégral du discours de Bernard Cazeneuve. Certains auront pu trouver cette énumération fastidieuse. Je puis vraiment vous assurer que ce n'est pas le cas des policiers et gendarmes qui savent parfaitement combien ces questions sont essentielles pour l'efficacité de leur action, pour la protection des populations et pour leur propre protection.
J'ajoute que le ministre n'a pas manqué de saluer les personnels de la sécurité civile, et particulièrement les sapeurs-pompiers : leur concours est – nul ne l'ignore – très précieux pour la sécurité publique.
Chacun aura compris que ce fut une visite ministérielle utile !
Je termine en exprimant toute ma reconnaissance aux 110 000 policiers, gendarmes et militaires qui assurent nuit et jour la sécurité de toutes celles et de tous ceux qui vivent en France, en cette période où les menaces qui pèsent sur notre pays et sur d'autres ne doivent en aucun cas être sous-estimées.

Jean-Pierre Sueur

>> Le discours de Bernard Cazeneuve à Orléans