J’ai souvent parlé des liens précieux qui sont les miens avec la Tunisie. Retournant à Tunis ce vendredi 7 avril avec le Premier ministre, Bernard Cazeneuve, qui m’a invité à l’accompagner, rencontrant avec lui le président de la République, Beji Caïd Essebsi et le Premier ministre, Youssef Chahed, je mesure ce que ce cher pays attend de nous :
- D’abord une aide économique. Bernard Cazeneuve a annoncé des transformations de prêts en aides à l’investissement. L’Agence française de développement apporte 750 millions de financement pour soutenir cinquante projets. 1 300 entreprises françaises sont emplantées en Tunisie, engendrant 150 000 emplois. Cela est bien. Mais il faut faire davantage. Car le chômage des jeunes et des jeunes diplômés est important, surtout dans les régions du Centre et du Sud. Et la Tunisie doit réussir. Car ceux qui lui sont hostiles (Daech, au premier chef) ne supportent pas que, dans ce pays, la « révolution de Jasmin » ait accouché d’une vraie démocratie reconnaissant la liberté de conscience et l’égalité entre les hommes et les femmes. Si la Tunisie ne connaît pas un essor économique, elle verra les menaces de ses adversaires s’amplifier.
- Il faut soutenir le tourisme en Tunisie. Il représente plus de 10 % du PIB. C’est le sens du colloque que nous avons récemment organisé au Sénat. On lira ci-dessous l’interview que j’ai donnée à cette occasion à l’hebdomadaire tunisien 30 Minutes.
- Il nous faut accueillir davantage d’étudiants tunisiens en France. Le président Beji Caïd Essebsi l’a demandé. Bernard Cazeneuve s’y est engagé.
- Je cite enfin pour finir ce que nous a dit Synem Belkooya, danseuse et créatrice de plusieurs festivals culturels tunisiens : « Daech propose aux jeunes un passeport pour la mort. Nous leur proposons un rapport pour la vie. »
Jean-Pierre Sueur