Je salue la mémoire d'Edmond Maire, grande figure du syndicalisme et de la gauche réformatrice !

Il avait apporté son total soutien à la "laïcisation" de la CFTC, projet qui était porté avec une grande détermination par son prédécesseur Eugène Descamps.

Lui succédant à la tête de la nouvelle CFDT, Edmond Maire en a fait un syndicat puissant, recrutant de nombreux nouveaux adhérents, ne refusant aucun débat et façonnant la nouvelle image et la nouvelle identité d'un syndicalisme réformateur, profondément attaché au dialogue social.

Il voulait réformer la vie dans l'entreprise, les rapports sociaux et, plus largement, la société, tout en étant fidèle aux réalités vécues sur le terrain par les salariés. Pour lui, ce n'était pas incompatible. C'était tout à fait complémentaire.

Je l'ai revu pour la dernière fois aux obsèques de Michel Rocard, aux Invalides. Michel avait tenu à ce qu'il s'y exprime.

Ce jour-là, deux figures de ce qu'on a appelé la "deuxième gauche" étaient rassemblées. Michel et Edmond étaient très unis. Ils ont tous les deux beaucoup oeuvré, non seulement pour la "deuxième gauche", mais pour rénover la gauche tout entière - et, au-delà, notre société.

Il nous faut continuer sur ce chemin.

Jean-Pierre Sueur