Après avoir entendu depuis deux jours tant de déclarations affligeantes, je reste stupéfait devant la position du gouvernement français sur l’accueil - ou plutôt le refus d’accueil - de l’Aquarius et de ses passagers en détresse. 
Il ne s’agit pas du droit d’asile. Il s’agit du devoir humanitaire de secours à des êtres humains en danger, pris en charge par une ONG française. 
Il est évident que les ports corses étaient plus proches de la position de l’Aquarius que ceux d’Espagne ! Il y a, à ce sujet, des déclarations ahurissantes ! 
J’ajoute qu’en vertu du  strict droit maritime, l’Espagne avait moins de raison que la France d’accueillir ce navire ! Son gouvernement l’a fait pour des raisons humanitaires, comme la France aurait pu, et aurait dû, le faire.
Et quant à l’Italie, l’Europe l’a laissée seule accueillir tous les êtres humains victimes des passeurs et de la misère qui atteignaient ses textes au péril de leur vie.
La réponse à cette absence de solidarité, on l’a trouvée dans les urnes italiennes. 
Le défi des migrations est considérable. On n’y répondra pas par des projets de loi de circonstance. La France doit être fidèle à ses valeurs. Et il faut courageusement se battre pour une vraie politique européenne, contre toutes les démagogies, toutes les fausses prudences et toutes les démissions.
Jean-Pierre Sueur
 
Une remarquable tribune de Christiane Taubira
Je signale tout particulièrement le texte remarquable publié par Christiane Taubira dans le JDD.
 
>> La tribune de Christiane Taubira dans le JDD du 17 juin