L’image de ces lycéens agenouillés, les mains sur la tête, n’est pas acceptable. La plupart d’entre eux n’avaient aucune raison d’être mis en cause. Nicole Belloubet, ministre de la Justice, l’a dit. Cela a témoigné d’un évident manque de respect pour ces jeunes. Beaucoup de jeunes et d’adultes l’ont ressenti.

Le respect, les policiers, les gendarmes, les sapeurs-pompiers le méritent aussi lorsqu’ils protègent la sécurité de tous. Nous le leur devons. Je n’accepterai jamais que l’on s’en prenne aux sapeurs-pompiers venus porter secours, comme cela a eu lieu au Puy-en-Velay.

Ceux qui s’attaquent gratuitement aux personnes et aux biens ne méritent pas le respect. Henri Weber rappelait ce dimanche qu’il n’y avait eu aucun vandalisme en mai 68. Le vandalisme est une triste régression : il ne mérite aucun respect.

En revanche, les dizaines de milliers de « gilets jaunes » qui manifestent et s’expriment pacifiquement méritent le respect. Eux-mêmes sont révoltés de voir que leur mouvement est dévoyé par les auteurs de violence, qu’ils condamnent.

Ils méritent le respect. Mais ils ne seront respectés que si on leur répond vraiment.

Il y a eu trop d’arrogance.

Il a été trop dit qu’on « gardait le cap » et qu’on le garderait quoi qu’ils disent et quoi qu’ils fassent.

Ils attendent des mesures de justice. Ils attendent la prise en compte de leurs conditions de vie, de travail, de transport. Ils attendent du concret.

Puissent-ils être entendus !

Jean-Pierre Sueur