Lionel Marmin est décédé ce jeudi 12 août à Orléans. Je rends un hommage affectueux au grand serviteur de la ville d'Orléans, à l'amoureux de la culture, à l'humaniste et au socialiste sincère qu'il fut toute sa vie durant.
Lionel Marmin a été recruté en 1957 par Pierre Ségelle, alors maire d'Orléans, pour être secrétaire général de la Ville. Il continua d'exercer cette fonction durant les mandats de Roger Secrétain, de René Thinat et de Gaston Galloux et durant la première partie du mandat de Jacques Douffiagues. Il aura ainsi été le principal collaborateur de cinq maires. Il aura dirigé les services de la Ville durant plus de vingt ans, exerçant cette mission avec un sens aigu du service public, un constant respect des décisions des élus et un profond attachement à la ville d'Orléans. De notre ville, il connaissait tous les quartiers, tous les projets, toutes les réalisations, toute l'histoire, tout le riche patrimoine. Il m'en parlait souvent, des lumières dans le regard.
Il avait suivi de très près les jumelages qu'Orléans avait noués avec d'autres cités, tout particulièrement celui qui nous lie à la ville de Münster.
Il était né dans le village de Beaufort-en-Vallée dans le Maine-et- Loire en 1912. Il avait fait des études de lettres classiques à Poitiers. Celles-ci l'avaient conduit à la licence.
Il avait participé aux combats de 39/40 et avait été prisonnier. Il était titulaire de la Croix de Guerre.
Lionel Marmin avait été libraire à Angers, puis attaché de préfecture dans cette même ville, qu'il ne quitterait que pour venir à Orléans.
Il avait une culture immense. Longtemps, il tint une rubrique consacrée à la littérature, à la musique et au théâtre dans Le Courrier de l'Ouest. Il ne cessa d'aider - souvent matériellement- de jeunes artistes. A Orléans, il s'était investi dans l'association Guillaume Budé, qu'il a présidée durant une vingtaine d'années, et dont il suivait les travaux avec passion. Les deux écrivains qui tenaient la plus grande place dans sa bibliothèque étaient dissemblables.
C'était Charles Péguy, qu'il défendit toujours contre les caricatures qui étaient faites de son œuvre : il était membre du conseil de direction de l'Amitié Charles Péguy. Et c'était le philosophe Alain, qui fut pour lui un maître en humanité.
Enfin, Lionel Marmin fut toujours socialiste, de sa jeunesse à la fin de sa vie. Il fut candidat de la SFIO aux législatives dans le Maine- et-Loire. Il était, dans ce département, très lié à Roger Quillot. Il était attentif à tous nos débats, mettant au-dessus de tout le respect de chaque être humain, la tolérance et les valeurs de justice et de liberté, pour lui indissociables Lionel Marmin était chevalier de la Légion d'Honneur.
A son épouse Laurence et à ses enfants, j'exprime mes sentiments de sincère amitié.
Jean-Pierre Sueur
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