Europe

  • Après les élections européennes de ce dimanche 26 mai, je me limiterai à cinq constats – étant entendu que ce qui s’est passé dans les vingt-sept pays de l’Union européenne appelle des analyses plus approfondies…

    1. D’abord, comme partout en Europe, l’abstention recule en France par rapport aux élections européennes précédentes, même si elle reste très importante. C’est plutôt un bon signe. Les Français s’intéressent à l’Europe. Et on peut espérer que les nouvelles générations rompront avec le sempiternel discours selon lequel tous les maux de notre société viendraient toujours de l’Europe… alors que les décisions de l’Europe sont toujours celles des chefs d’État et de gouvernement ainsi que des élus des vingt-sept pays membres.
    2. En second lieu, les partis qui se réclament de l’écologie progressent. Bien plus que par le passé, les Européens se préoccupent du devenir de notre planète. Et les jeunes défendent beaucoup plus ardemment cette cause que les générations précédentes. Ce n’est pas seulement l’apanage des partis qui portent l’écologie dans leur nom, puisque nombre de programmes de nombre de partis lui font une place importante.
    3. On annonçait que la liste constituée par le Parti socialiste, Place publique, Nouvelle donne et les Radicaux de gauche et menée par Raphaël Glucksmann n’aurait aucun élu. Ce ne sera pas le cas ! Et – je l’ai déjà écrit – il est pour moi essentiel que les socialistes et socio-démocrates français soient présents et fassent entendre leur voix au sein du groupe social-démocrate européen. Je suis et reste absolument partisan d’une Europe sociale et écologique, tournée vers la justice sociale et fiscale, l’emploi, le développement solidaire et la défense de l’environnement.
    4. Il est évident que les divisions de la gauche ont été très préjudiciables ! Il faut les dépasser. Je suis partisan d’une large union, d’un large rassemblement pour les échéances futures, associant les socio-démocrates et les écologistes. J’en suis partisan non seulement pour des raisons d’efficacité électorale, mais aussi pour des raisons de fond. Je suis en effet persuadé que le projet écologique qui se traduit par une autre forme de croissance, de nouveaux emplois, une autre logique de développement est indissociable d’un projet social attaché à la réduction des injustices et des inégalités et prônant un monde plus solidaire pour lequel l’Europe doit pleinement s’engager.
    5. Enfin, nous ne pouvons faire l’impasse sur le fait que, cette fois encore, le Rassemblement national arrive en tête. Il est nécessaire – nous l’avons fait et nous le faisons – de dénoncer l’idéologie et les projets de l’extrême droite et de dire combien ce parti tourne le dos à l’Europe et aux valeurs qui la fondent. Mais cela ne suffit pas. Il faut aussi que les politiques alternatives que nous proposons et proposerons suscitent l’adhésion et l’espoir de celles et ceux qui, hier, ont voté pour le Rassemblement national.  C’est une exigence forte qui demandera beaucoup de détermination et d’engagement. Ni les renoncements, ni les résignations, ni les discours convenus, ni les synthèses frelatées ne permettront de relever ce vaste défi !

    Jean-Pierre Sueur

  • Ce dimanche 9 juin, je voterai pour la liste menée par Raphaël Glucksmann, présentée par le Parti Socialiste et Place Publique.

    Je le ferai avec conviction. Je le ferai avec espoir.

    Pourquoi ?

    D'abord, parce que Raphaël Glucksmann croit en l'Europe. Il ne fait pas, comme d'autres, une campagne franco-française.

    Non : il sait et il dit que dans le monde où nous vivons, face à des blocs, à des continents, comme les États-Unis, La Chine, l'Inde, La Russie, etc., il faut que l'Europe soit une vraie puissance qui pèse de tout son poids pour défendre la démocratie, le retour à la paix, les droits de l'homme, notre modèle social, notre souveraineté scientifique, industrielle, agricole, etc. Revenir en arrière, comme c’est proposé par d'autres, ce serait perdre, aller vers un effacement.

    Son programme est très clair. Il porte les valeurs du socialisme démocratique et de la social-démocratie en lesquelles le rocardien que je suis, qui est aussi un admirateur de Jacques Delors, de Robert Badinter et de tant d'autres, se reconnaît pleinement.

    Il préconise une vraie défense européenne : nous devons aider efficacement l'Ukraine. Si elle perdait, les conséquences seraient très lourdes pour les pays d'Europe.

    Il préconise une souveraineté européenne dans tous les domaines. Pour ne prendre que ce seul exemple, il est impossible que l'Europe ne produise plus nombre de médicaments pourtant essentiels. Cela vaut pour l'industrie, l'agriculture, les technologies de toutes sortes.

    Il préconise une Europe de la justice, Une Europe sociale, avec des propositions concrètes sur la fiscalité et la répartition des aides européennes.

    Il préconise une Europe de la jeunesse. Les projets « Erasmus » sont d'ores et déjà un grand succès. Il faut aller plus loin !

    En matière écologique, ses propositions sont à la fois ambitieuses et réalistes.

    Je pourrais continuer…

    Je préfère dire, pour finir, que dans ce monde où les dictatures, les exécutifs autoritaires, sont – hélas – nombreux, L'Europe doit montrer et démontrer que le progrès la démocratie, le bien-être et le respect des droits humains vont de pair.

    En écoutant Raphaël Glucksmann, j'ai eu le sentiment que lui-même et sa liste présentaient un nouveau souffle, que la gauche en laquelle nous sommes nombreux, comme je le suis, à nous reconnaître, apportait un nouvel espoir, une nouvelle chance.

    Alors saisissons-les !

    Jean-Pierre Sueur

  • Jean-Pierre Sueur a posé à Nicole Belloubet, garde des Sceaux, ministre de la Justice, une question sur les droits des victimes, suite à la publication du rapport national relatif à la mise en œuvre en France de l’application de la directive du Parlement européen et du Conseil européen établissant des normes minimales concernant les droits, le soutien et la protection des victimes de la criminalité.

    Nicole Belloubet lui a répondu.

    >> Lire la question écrite et la réponse

  • Jean-Pierre Sueur a interpellé Nicole Belloubet, garde des Sceaux, ministre de la Justice, sur la mise en œuvre de la directrive européenne sur les droits des victimes en France.

    Suite donnée à un rapport sur la mise en œuvre de la directive européenne sur les droits des victimes en France
    Question n° 12348 adressée à Mme la garde des sceaux, ministre de la justice 
    À publier le : 26/09/2019 
    Texte de la question : M. Jean-Pierre Sueur appelle l'attention de Mme la garde des sceaux, ministre de la justice sur le rapport national relatif à la mise en œuvre en France de la directive 2012/29/UE du Parlement européen et du Conseil du 25 octobre 2012 établissant des normes minimales concernant les droits, le soutien et la protection des victimes de la criminalité, établi par l'organisation « Victim Support Europe ». Ce rapport établit un état des lieux et présente de nombreuses pistes d'amélioration en vue d'une meilleure transposition de la directive, son application se heurtant à des manques de personnels, de ressources financières et matérielles. S'il reconnaît que la grande majorité des articles de la directive ont été fidèlement transposés dans le droit français, ce rapport pointe cependant l'inégale mise en œuvre de ces dispositions. Il présente également des pistes d'amélioration pour que l'esprit de la directive soit pleinement respecté. Il suggère notamment que le non-respect du droit à l'information dû aux victimes soit sanctionné, que le soutien aux victimes soit mieux adapté aux victimes les plus vulnérables (personnes âgées, handicapées, etc), que la parole des victimes soit protégée et respectée par le renvoi dans certaines procédures de l'affaire à une audience ultérieure si la victime n'est pas présente alors qu'elle souhaitait l'être ou encore que des mesures soient prises pour que l'image de la victime et de sa famille soit protégée contre sa diffusion non autorisée sur Internet et sur les réseaux sociaux. Il lui demande quelles suites elle prévoit de donner à ce rapport. 
  • On trouvera ci-dessous la vidéo de l’intégralité de la table ronde conclusive du forum de géopolitique de Grenoble, le 16 mars dernier, sur le thème « L’avenir de l’Europe : requiem ou te deum ? ». Avec Bernard Badie, Alain Dumort, Simon Persico et Jean-Pierre Sueur.

    >> Voir la vidéo (la première intervention de Jean-Pierre Sueur est à 18'24'')

     

  • Je salue l’appel de quatorze ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne au régime syrien et à ses soutiens russes pour la cessation immédiate des hostilités à Idlib, paru dans Le Monde du 27 février.

    J’en cite des passages :

    • « À Idlib se joue une nouvelle catastrophe humanitaire, l’une des pires d’une crise syrienne qui, en près d’une décennie, en a provoqué d’innombrables. Le régime syrien persiste dans une stratégie de reconquête militaire du pays à n’importe quel prix, quelles qu’en soient les conséquences pour les civils syriens. »
    • « Nous ne prendrons jamais à la légère le problème du terrorisme : nous le combattons avec détermination. Mais la lutte contre le terrorisme ne peut pas, ne doit pas, justifier les violations massives du droit international humanitaire auxquelles nous assistons chaque jour dans le nord de la Syrie. »
    • « Nous continuerons d’œuvrer en faveur d’une saisine de la Cour pénale internationale. Nous maintiendrons notre engagement, notamment dans le cadre de nos juridictions nationales, pour que les crimes commis en Syrie ne restent pas impunis. Il s’agit notamment de l’emploi d’armes chimiques et des violations des normes les plus fondamentales du droit international. »

    Je salue, bien sûr, ce texte. Car il y a urgence. Il s’agit du sort d’un million de civils qui tentent de survivre dans cette région d’Idlib. Il s’agit d’enfants, de femmes et d’hommes massacrés chaque jour.

    Oui, la parole de ces quatorze ministres doit être entendue.

    Mais comment ne pas penser une fois encore que l’Europe doit se doter de moyens concrets pour peser davantage encore afin de mettre fin à ces drames et à ces tragédies.

    Jean-Pierre Sueur

    >> Lire l’appel

  • Lors du débat au Sénat sur le projet de loi relatif au Parquet européen, Jean-Pierre Sueur a exprimé ses réserves sur l’instauration d’une « convention judiciaire d’intérêt public » (CJIP) dans le SEUL domaine des délits relatifs à l’environnement, craignant des transactions ou des arrangements minorant les sanctions pour des délits dont les conséquences peuvent être graves.

    Lire :

    >> L’intervention de Jean-Pierre Sueur en séance publique

    >> Tout le débat sur ce sujet

    >> La dépêche AFP

  • Avec de nombreux parlementaires, Jean-Pierre Sueur a signé une lettre adressée au président de la République au sujet de la non-consommation des fonds LEADER.

    En effet, sur les 687 millions d’euros versés par l’Europe à la France en 2014 au titre de ce fonds pour soutenir des projets de développement local dans le monde rural tout particulièrement, seuls 5,45 % ont effectivement été versés à ce jour aux porteurs de projets.

    Il y a là une déperdition liée à des lourdeurs bureaucratiques à laquelle il faut remédier d’urgence !

    >> Lire la lettre adressée au président de la République

  • Dans une question écrite au ministre de l’Intérieur sur la nouvelle carte d'identité prévue par un règlement européen, Jean-Pierre Sueur défend le plurilinguisme et non le choix exclusif de l’anglais.

    >> Lire la question

  • Pac 2023 : à l'initiative de Jean-Pierre Sueur et Marianne Dubois, l'ensemble des parlementaires du Loiret a écrit à Julien Denormandie, ministre de l'Agriculture, afin de solliciter un rendez-vous en urgance.

    > Lire la lettre 

  • Avec François Hollande, Christiane Taubira, Martine Aubry, Bernard Cazeneuve, Anne Hidalgo et beaucoup d’autres, j’apporte mon total soutien à la liste « Envie d’Europe » conduite par Raphaël Glucksmann, et le Parti Socialiste, le PRG et « Nouvelle Donne ».

    Je veux en donner une nouvelle raison.

    Fidèle à mes convictions de toujours, je soutiens le socialisme démocratique, qui est appelé dans la plupart des pays d’Europe : social-démocratie.

    Je crois que ce modèle et cet idéal sont les meilleurs.

    Pourquoi ?

    Parce que la social-démocratie c’est toujours la volonté de mettre en œuvre la justice sociale et la solidarité dans une société ouverte, une société d’initiative, d’entreprise, au sein de laquelle toutes les libertés et tous les droits humains sont respectés. La social-démocratie, c’est vouloir une puissance publique forte – l’Europe doit être une puissance publique plus forte – au service du bien commun. C’est croire en l’État républicain et, indissociablement, à la décentralisation. C’est comprendre que le marché est nécessaire – il règle bien mieux des milliards d’équations que n’importe quelle bureaucratie étatique –, mais c’est savoir que, pour nécessaire qu’il soit, le marché est aussi myope. D’où la nécessité d’un Parlement qui écrit et vote les lois et d’un État qui les met en œuvre et protège chacune et chacun. La social-démocratie, c’est enfin une méthode, celle du dialogue social, du partenariat, du contrat.

    Sous diverses formes, ce modèle et ce débat ont été portés par Pierre Mendès-France, Olof Palme, Michel Rocard, François Mitterrand, Jacques Delors et bien d’autres ensuite.

    Je ne connais pas de modèle et d’idéal correspondant mieux à l’Europe que nous voulons.

    Or aucune autre liste que la liste « Envie d’Europe » ne défend plus clairement ce modèle et cet idéal.

    Et je récuse les ambigüités au nom desquelles il n’y aurait qu’un choix entre les nationalistes, hostiles à l’Europe, d’un côté, et de l’autre une seule liste qui regrouperait tous les partisans de l’Europe.

    Non ! Il y a parmi les partisans de l’Europe une variété de points de vue.

    Tout n’est pas dans tout. Ce n’est pas vrai.

    Pour ma part, je défends clairement avec la liste « Envie d’Europe » l’Europe sociale et le choix social-démocrate.

    Jean-Pierre Sueur

  • L’enjeu de l’élection du 26 mai est essentiel. On voit bien que c’est le projet européen, l’espérance européenne, l’idéal européen qui sont en cause.

    Rien ne serait pire que de constater une grande progression dans nombre de pays des formations nationalistes, anti-européennes, voire xénophobes.

    Il faut, au contraire, conforter l’Europe qui permettra de défendre des valeurs qui nous sont chères dans un monde dominé par des puissances continentales dont les dirigeants ne les partagent pas – c’est le moins que l’on puisse dire.

    Dans ce contexte, je récuse le discours qui tend à nous faire croire qu’il n’y aurait que deux solutions : le refus de l’Europe avec Marine Le Pen et le choix de l’Europe avec la liste soutenue par Emmanuel Macron.

    Non. Il y a un vrai pluralisme parmi ceux qui croient en l’Europe. C’est la vérité. Et c’est heureux ! Et, masquer ce pluralisme, c’est dénaturer le choix qui s’offre aux Français.

    J’ai déploré la dispersion des listes, notamment à gauche.

    Le Parti Socialiste s’est efforcé de rassembler. La liste qu’il présente avec Place Publique, Nouvelle Donne et le PRG a un grand mérite. Elle est clairement orientée vers une Europe sociale. Elle décline cette orientation (comme on peut le lire dans son programme) en de multiples propositions concrètes.

    Elle ne néglige pas l’écologie, ni les questions liées au climat. Au contraire. Mais elle refuse de les opposer à l’urgence sociale.

    Il faut une Europe sociale pour éviter les injustices et les scandales liés aux « travailleurs détachés », pour éviter le « dumping social » et des concurrences délétères pour les droits sociaux.

    Il faut aller vers une Europe sociale, mais aussi fiscale, mais aussi une Europe de l’emploi, et une Europe de la jeunesse : le programme Erasmus est un succès, allons plus loin !

    Et il faut une Europe des normes, y compris environnementales. Comment comprendre que des légumes et des fruits produits dans des pays proches avec des pesticides interdits en France soient vendus dans nos hypermarchés ?

    Tout cela est clairement dit, énoncé, défendu dans le programme de la liste « Envie d’Europe ».

    C’est pourquoi, avec Christiane Taubira et Bernard Cazeneuve, je lui apporte tout mon soutien.

    Jean-Pierre Sueur

     

    >> Voir le programme intégral de la liste "Envie d'Europe"

  • Avec d’autres parlementaires, Jean-Pierre Sueur était intervenu auprès du Premier ministre, Edouard Philippe, au sujet des retards du programme européen de Liaison entre les actions de développement de l’économie rurale (LEADER) et son impact sur la consommation des crédits du Fonds européen pour le développement rural (FEADER).

    Le Premier ministre a répondu aux parlementaires.

    >> Lire la réponse d’Edouard Philippe

    >> Lire la lettre adressée au Premier ministre

  • J’ai participé, lors de la réunion de la Commission des lois du Sénat du 19 février, à la discussion sur le projet de loi relatif au Parquet européen. Cette discussion viendra dans les prochains jours en séance publique au Sénat.

    La création d’un Parquet européen est assurément positive. Je l’ai souligné.

    Je me suis toutefois interrogé sur le fait que, dans son organisation et le fonctionnement prévu, ce parquet laisse une large place aux spécificités nationales : « Nous le savons, pour faire l’Europe, il faut avancer pas à pas, faire de la diplomatie. Mais tant de garde-fous ont été déclinés, tant de latitudes ont été laissées aux instances nationales… qu’il existe peut-être un risque que cette juridiction finisse par être tellement écartelée qu’elle ait du mal à établir une jurisprudence cohérente. » Mais après avoir formulé cette interrogation, j’insiste sur le fait qu’il s’agit d’une vraie avancée, d’un pas en avant pour « l’Europe de la Justice ».

    Mon collègue Jacques Bigot a espéré, à juste titre, que « la mise en place de ce dispositif nous permettra d’envisager un jour l’organisation de l’indépendance des procureurs français, à l’instar des procureurs européens délégués. »

    Ces propos mesurés rappellent que la réforme du Parquet pour fonder son indépendance à l’égard du pouvoir exécutif attend toujours, qu’on ne compte plus les condamnations de la France par la Cour européenne des Droits de l’Homme – et qu’il est donc très dommageable de ne pas faire enfin sur ce point  et sur quelques autres la réforme constitutionnelle qui est nécessaire et qui est toujours différée en raison d’une volonté de voir le nombre de parlementaires réduit, ce qui réduirait dans nombre de départements leur proximité avec les habitants.

    JPS

    >> Lire le compte-rendu de la réunion de la commission des lois

  • Comme nombre de parlementaires et d’élus, j’ai exprimé mon incompréhension sur le fait que les fonds européens dont la France bénéficie étaient trop souvent sous-utilisés ou utilisés avec beaucoup de retard.

    Les « fonds européens structurels et d’investissement » représentent pour la France une somme de vingt-huit milliards d’euros au titre de la période 2014-2020.

    Une mission d’information a été constituée à ce sujet au Sénat. Sa présidente est Laurence Harribey et sa rapporteure Colette Mélot.

    Je publie ci-dessous leur rapport qui fait un diagnostic précis de la « sous-utilisation » et des « retards d’utilisation »et formule treize propositions concrètes à cet égard.

    JPS

    >> Lire le rapport

  • Jean-Pierre Sueur a interpellé Jean-Yves Le Drian, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, sur le sort tragique des personnes qui cherchent à venir en Europe depuis la Libye, en s’appuyant sur un rapport de la commissaire aux Droits de l’Homme du Conseil de l’Europe et sur un rapport provenant de la présidence du Conseil de l’Union européenne.

    Coopération de l'Union européenne avec les garde-côtes libyens dans la gestion de l'immigration

    Question n° 14187 adressée à M. le ministre de l'Europe et des affaires étrangères

    À publier le : 06/02/2020

    Texte de la question : M. Jean-Pierre Sueur appelle l'attention de M. le ministre de l'Europe et des affaires étrangères sur la coopération de l'Union européenne avec les garde-côtes libyens en matière d'immigration. En novembre 2019, l'accord qui avait été conclu entre l'Italie, l'Union européenne et la Libye a été renouvelé. Cet accord a pour objet d'apporter une aide financière et d'assurer la formation des garde-côtes libyens pour s'opposer au départ des personnes exposées à la menace que constitue la traversée de la Méditerranée dans des bateaux présentant de multiples dangers, où elles sont entassées dans des conditions inhumaines, au péril de leur vie. Or, la Libye est en proie à des réseaux de trafics d'êtres humains. Et il apparaît que les personnes interceptées par les garde-côtes libyens alors qu'elles tentent de traverser la Méditerranée sont renvoyées dans des centres de détention au sein desquels les droits humains sont bafoués. La commissaire aux droits de l'homme du Conseil de l'Europe soulignait, à cet égard, dans un rapport rendu public en juin 2019 que « les personnes récupérées par les garde-côtes libyens […] sont systématiquement placées en détention et en conséquence soumises à la torture, à des violences sexuelles, à des extorsions et à d'autres graves violations des droits humains ». Dans un rapport provenant de la présidence du Conseil de l'Union européenne et divulgué par le journal The Guardian en novembre 2019, des responsables européens écrivent n'avoir « aucun accès au littoral libyen afin de surveiller les activités des garde-côtes » et reconnaissent ne pas être en mesure de dénombrer les centres de détention de migrants en Libye, certains n'étant pas officiellement déclarés. Le même rapport affirme également que « les établissements représentent un business profitable pour le gouvernement libyen », les garde-côtes libyens exerçant des pressions sur les détenus afin que ceux-ci demandent à leur famille de payer une « rançon » pour obtenir leur libération. Face à cette situation dramatique, la commissaire aux droits de l'homme du Conseil de l'Europe a appelé l'Union européenne à suspendre sa coopération avec les garde-côtes libyens « tant que des garanties claires sur le respect des droits humains dans le pays ne seraient pas apportées ». Il lui demande, en conséquence, quelles mesures il compte prendre pour mettre fin aux trafics entraînant des êtres humains à tenter de traverser la Méditerranée dans des conditions très précaires, très dangereuses, et au péril de leur vie, tout en veillant scrupuleusement à ce que les très graves atteintes aux droits humains qui viennent d'être rappelées cessent et que les droits des personnes qui en sont victimes soient intégralement garanties.