Oui, ce qui s’est passé vendredi soir à Conflans-Sainte-Honorine s’appelle barbarie.
Et face à la barbarie, nous tous, citoyennes et citoyens attachés à la République et aux principes qui la fondent, devons être et rester tous unis, quelles que soient nos différentes convictions.
Nous devons l’être pour soutenir les enseignants.
Leur tâche est noble et difficile. Ils doivent enseigner et éduquer, transmettre les connaissances, former des citoyens, développer chez les jeunes la faculté de penser, d’analyser et de comprendre le monde dans lequel nous vivons, leur apprendre l’esprit critique.
C’est une tâche noble, nécessaire et qui demande un grand engagement de la part de ceux qui l’exercent.
Tout assassinat est ignoble.
Mais pour les raisons que je viens de dire, l’assassinat de ce professeur est, de surcroît, une atteinte à ce bien si précieux qu’est le libre exercice de la faculté de penser, d’enseigner – et de cet autre bien si précieux pour vivre ensemble dans le respect des lois de la République qu’est la laïcité.
Le terrorisme est toujours ignoble.
Le terrorisme islamiste a, de surcroît, ceci de spécifique : il proclame que la laïcité, l’esprit critique, les lois de la République doivent être combattus au nom d’un fanatisme qui justifie le fait de tuer n’importe qui, n’importe quand et d’anéantir chaque être humain et, en chaque être humain, la part d’humanité qu’il porte en lui.
Je salue la position des responsables de l’islam de France qui ont fermement condamné cet acte odieux.
J’ajoute qu’il y a des mots qui tuent.
Je précise : nous devons défendre inlassablement la liberté d’expression.
Mais le racisme n’est pas une opinion. Il est un délit puni par la loi.
Il y a sur les réseaux sociaux nombre de messages qui sont contraires à la dignité humaine. Ils doivent être sanctionnés sans faiblesse. Et cela au-delà des réseaux sociaux.
La lutte contre le terrorisme et contre la barbarie exige unité, force, ténacité et détermination.

Jean-Pierre Sueur