Jeudi dernier, Nicolas Sarkozy nous a offert, à la télévision, une émission très longue et totalement artificielle. Les Français sélectionnés pour y participer n’y étaient pour rien ! Mais il était facile de voir combien tout était préparé, préfabriqué. Aucune vraie objection, aucun vrai débat. Un journaliste, Jean-Pierre Pernault, en situation de figurant. En un mot comme en cent, il fallait vraiment s’accrocher pour suivre jusqu’à la fin.
Cette émission artificielle m’a d’ailleurs fait penser au récent déplacement du président de la République à Orléans La Source pour lequel on avait déployé d’énormes moyens afin que le chef de l’Etat…ne rencontre pas les habitants de La Source. Songeons à cette table ronde surréaliste où, sur les dix intervenants, il n’y avait pas UN SEUL habitant du quartier.
Mais revenons à l’émission de TF1, qui mettait en œuvre les mêmes recettes.
L’avantage de la télévision, c’est qu’on peut zapper.
Le même soir, on voyait sur les autres chaînes ces foules ardentes et chaleureuses d’Egypte qui disaient leur soif de liberté.
Quel contraste !
Comme l’a très bien écrit Anne Roumanoff, sur TF1, l’invité du soir « racontait des histoires ». Sur les autres chaînes, les foules d’Egypte « faisaient l’histoire ».
Les mises en scène laborieuses apparaissent soudain dérisoires quand souffle le grand vent de l’histoire.
Jean-Pierre Sueur
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