À l’heure où j’écris ces lignes, je ne sais pas ce qu’il adviendra des discussions entre les partis de gauche pour les législatives.
Mais je sais ce que je pense.
Je sais quelles sont et seront mes fidélités.
Qu’il y ait des accords entre les formations politiques de gauche, et que le désistement républicain soit mis en œuvre quand il le faut, cela a toujours été le cas, et cela me paraît être dans l’ordre des choses.
Mais à une condition. Et elle est pour moi essentielle. C’est que l’identité propre de chaque formation politique soit intégralement respectée.
Je serai donc aussi clair que dans mes textes précédents.
Il est hors de question pour moi de mettre en cause ou de gommer ce qui fait l’identité des socialistes et des sociaux-démocrates.
Il est hors de question pour moi de ne pas respecter les traités européens signés par la France, ce qui voudrait dire, en fait, prendre ses distances avec l’Europe et en réalité la quitter – et de surcroît quitter l’OTAN.
Il est hors de question pour moi d’adopter des formules ou des pratiques ambiguës et confuses par rapport à la laïcité et aux valeurs républicaines.
Il est hors de question pour moi – je reste rocardien – de souscrire à des promesses démagogiques et non financées ni susceptibles de l’être.
Il est hors de question de remettre en cause l’aide que le peuple d’Ukraine reçoit de la France et de l’Europe pour assurer sa défense face à l’agression intolérable qu’il subit.
J’arrête là la liste.
Elle pourrait s’allonger.
Oui, je souhaite que la future Assemblée Nationale soit pleinement pluraliste, que la gauche y tienne toute sa place, et qu’elle y soit si possible majoritaire.
Mais cela ne peut se faire que dans le respect et la fidélité à ce que nous sommes les uns et les autres.
Si l’on récusait ce respect et cette fidélité, il ne s’agirait que de leurres, de faux-semblants et, plus grave encore, de tromperies.
Jean-Pierre Sueur