Je me réjouis d’abord de la progression de la gauche dans le Loiret et je félicite très chaleureusement et de tout cœur tous mes amis qui ont été élus ou réélus ce dimanche.
En second lieu, il est clair que ce scrutin a une dimension orléanaise. Et même si l’on ne peut pas « plaquer » le résultat d’une élection sur d’autres qui sont à venir, il n’a échappé à personne que deux adjointes de M. Grouard ont été battues par Joëlle Beauvallet (PS) et par Estelle Touzin (Europe Ecologie Les Verts) et que, sur les six cantons d’Orléans, cinq sont désormais représentés au Conseil général par des hommes et des femmes de gauche. J’espère simplement, dans l’immédiat, que M. Grouard en tirera une première conséquence et cessera d’être aussi arrogant avec les élus de l’opposition à Orléans qui sont des hommes et des femmes dévoués, attachés à notre ville et qui ont raison de contester des projets – souvent trop personnels -, mal pensés et mal conçus.
Troisième et dernière remarque : l’abstention a encore progressé comme souvent aussi le score du Front national là où ses candidats restaient en lice.
Pour ce que qui est de l’abstention, on doit constater que l’enjeu du scrutin cantonal n’est sans doute pas très bien perçu. Les faibles taux de participation ne sont, en effet, pas inéluctables, comme l’a montré la dernière élection présidentielle, pour laquelle on a observé des records de participation. Mais ceux qui voient dans la réforme territoriale récemment votée une réponse à cette question de l’abstention se trompent : si cette réforme est un jour mise en œuvre, l’identité du « conseiller territorial » sera si ambiguë et confuse que je doute qu’il suffise à faire régresser le taux d’abstention.
Quant au Front national, c’est un danger pour les valeurs de la République. Je le redis à ceux qui voudraient le banaliser, qu’ils le disent ou – plus souvent – qu’ils ne le disent pas. Et j’ajoute qu’il faut répondre aux propositions du Front national de manière concrète et précise. Quitter l’euro, par exemple, se traduirait immanquablement par une inflation à deux chiffres et de très lourdes conséquences pour notre commerce extérieur et nos emplois… sans compter le coup porté à la construction de l’Europe, plus que jamais nécessaire dans le contexte d’une mondialisation qui appelle les continents – et donc le nôtre – à davantage d’union et de cohérence.
Jean-Pierre Sueur

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