Dis seulement une parole…, cependant que la quatrième de couverture nous présente, plus justement sans doute, ce texte comme une « chronique » et – toujours aussi justement – comme une chronique « douce amère ».
Les tranches de vie que nous offre ce livre, organisées autour de l’existence de deux personnages, un journaliste et une éducatrice, ou travailleuse sociale, en contact avec les enfants d’un quartier, sont bien dans la manière de Sylvie Blanchet. On glisse constamment des paroles de l’auteur à celles des personnages, et inversement. Le romanesque ne tient pas à ce qui arrive aux personnages. Il est tout entier dans la manière avec laquelle Sylvie Blanchet pose sur notre société un regard tendre, lucide, affectueux qui donne sens aux mille événements, fussent-ils microscopiques, d’une vie quotidienne plutôt dure et triste pour celles et ceux qui la vivent.
Cette chronique est nourrie de la solide expérience de travail et d’observation dans les quartiers qui faisait la substance du second livre de Sylvie Blanchet : Enfances populaires, invisibles enfances (éditions de la Chronique sociale).
Elle est dans la même veine que son très remarquable premier ouvrage, Vous êtes fatiguée (éditions HB), dans lequel Sylvie Blanchet inventait son style en faisant l’histoire d’une déprime. Les descriptions étaient quasi cliniques. Tout était dit et pas un mot n’était de trop.
Cette fois-ci, Sylvie Blanchet joue – me semble-t-il – un peu trop de facilités d’une écriture généreuse et souvent redondante. Le recours à l’impersonnel, « ça » s’appliquant à tout être et toute chose qui bouge ou ne bouge pas en ce bas monde, tourne au procédé, de même que la tendance constante à la duplication de nombreux termes.
Plutôt qu’à La condition humaine, citée en quatrième de couverture, peut-être faudrait-il plutôt s’inspirer, pour décrire la mélancolie dont il est ici question, de ce chef d’œuvre qu’est La Nausée de Jean-Paul Sartre, dont le premier titre était Melancholia et dont l’écriture est consubstantielle à l’angoisse devant l’existence qui est l’objet du livre.
J’écris cela tout en soulignant qu’il y a beaucoup de passages forts et efficaces dans Dis seulement une parole…, et que ce livre mérite vraiment d’être lu. Je suis persuadé qu’il constitue une étape… en l’attente des futurs ouvrages analytiques ou romanesques de Sylvie Blanchet.
Les tranches de vie que nous offre ce livre, organisées autour de l’existence de deux personnages, un journaliste et une éducatrice, ou travailleuse sociale, en contact avec les enfants d’un quartier, sont bien dans la manière de Sylvie Blanchet. On glisse constamment des paroles de l’auteur à celles des personnages, et inversement. Le romanesque ne tient pas à ce qui arrive aux personnages. Il est tout entier dans la manière avec laquelle Sylvie Blanchet pose sur notre société un regard tendre, lucide, affectueux qui donne sens aux mille événements, fussent-ils microscopiques, d’une vie quotidienne plutôt dure et triste pour celles et ceux qui la vivent.
Cette chronique est nourrie de la solide expérience de travail et d’observation dans les quartiers qui faisait la substance du second livre de Sylvie Blanchet : Enfances populaires, invisibles enfances (éditions de la Chronique sociale).
Elle est dans la même veine que son très remarquable premier ouvrage, Vous êtes fatiguée (éditions HB), dans lequel Sylvie Blanchet inventait son style en faisant l’histoire d’une déprime. Les descriptions étaient quasi cliniques. Tout était dit et pas un mot n’était de trop.
Cette fois-ci, Sylvie Blanchet joue – me semble-t-il – un peu trop de facilités d’une écriture généreuse et souvent redondante. Le recours à l’impersonnel, « ça » s’appliquant à tout être et toute chose qui bouge ou ne bouge pas en ce bas monde, tourne au procédé, de même que la tendance constante à la duplication de nombreux termes.
Plutôt qu’à La condition humaine, citée en quatrième de couverture, peut-être faudrait-il plutôt s’inspirer, pour décrire la mélancolie dont il est ici question, de ce chef d’œuvre qu’est La Nausée de Jean-Paul Sartre, dont le premier titre était Melancholia et dont l’écriture est consubstantielle à l’angoisse devant l’existence qui est l’objet du livre.
J’écris cela tout en soulignant qu’il y a beaucoup de passages forts et efficaces dans Dis seulement une parole…, et que ce livre mérite vraiment d’être lu. Je suis persuadé qu’il constitue une étape… en l’attente des futurs ouvrages analytiques ou romanesques de Sylvie Blanchet.
Jean-Pierre Sueur
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