1. D’abord, bravo à François Bonneau qui a fait – j’en suis témoin – dans notre région une campagne intense, forte, sérieuse, digne autour de propositions crédibles et ambitieuses.
2. Le Parti socialiste est de retour. Avec les présidents de Région, Martine Aubry a mené une campagne claire, mettant l’accent sur les grandes difficultés de nombre de Français qui appellent, à l’évidence, une autre politique. Avec le Parti socialiste, c’est la gauche, dans sa diversité, qui a marqué des points. Chaque formation doit être respectée et toute forme d’arrogance est hors de propos.
3. Le haut niveau d’abstention traduit une réelle défiance de nombre de Français à l’égard de la politique. A nous de savoir l’entendre et de répondre par des propositions précises, concrètes, réalistes et justes.
4. Le détestable débat sur l’identité nationale a probablement eu pour seul effet d’entraîner la remontée du Front National. C’était une profonde erreur – une faute -  que d’instrumentaliser l’identité nationale. Beaucoup de Français ont dû penser ce week-end que l’identité nationale était davantage dans La Montagne, Ma Môme, et Nuit et Brouillard, chantés par Jean Ferrat, que dans les discours de M. Besson.
5. Le triomphalisme n’est pas à l’ordre du jour. Cette élection compte deux tours. Continuons jusqu’à dimanche prochain une campagne fondée sur des propositions sérieuses pour notre région, une présence sur le terrain et l’écoute de nos concitoyens.
6. J’ai été très étonné d’entendre des élus de l’UMP dire que le résultat de ce premier tour justifiait la « réforme territoriale » présentée par le gouvernement. Je n’ai entendu, au cours de la campagne, aucun habitant de notre région réclamer la création de « conseillers territoriaux » qui entraînerait une profonde confusion entre région et département, alors qu’il nous faut des régions fortes – plus fortes. Je n’ai entendu personne réclamer un scrutin à un tour qui tournerait le dos aux principes républicains les plus anciens dans notre pays selon lesquels un scrutin doit permettre de dégager une majorité effective. Je n’ai entendu personne non plus défendre la recentralisation rampante qui caractérise nombre d’articles du projet de loi qui a été discuté en première lecture au Sénat. Prétendre que les Français auraient voté dimanche pour la « réforme territoriale », c’est donner à leur vote une signification qu’il n’a évidemment pas.
Jean-Pierre Sueur
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