Communiqué de presse Hubert Curien était un grand ami d’Orléans et du Loiret. Il nous a tant apporté que je ne sais comment nous pourrons exprimer notre reconnaissance.
Mais Hubert Curien ne recherchait pas la reconnaissance : sa grande simplicité était à la mesure du rayonnement considérable qui était celui de ce savant qui n’avait fui aucune responsabilité et qui était aussi profondément estimé dans la communauté scientifique que dans le monde politique.
Son amitié était sincère et fidèle : comme bien d’autres, je l’ai toujours constaté. Professeur de cristallographie à la Sorbonne, Hubert Curien avait été avec Claude Guillemin et Charles Sadron, l’un des pionniers du développement scientifique d’Orléans La Source, soutenant à la fois l’essor du CNRS et du BRGM.
Il avait soutenu très activement la création à Orléans de la première école d’ingénieurs, l’ESEM (Ecole supérieur de l’énergie et des matériaux), au sein de notre université, à laquelle il était très attaché. Il a soutenu l’arrivée à Orléans de l’IFEN (Institut français de l’environnement), comme il a soutenu, avec le même enthousiasme, la création du Studium. Il a pris les décisions qui ont permis l’arrivée sur le campus du CNRS de La Source des laboratoires les plus récents, comme celui de la transgénose. Il venait de s’impliquer pleinement pour le « pôle énergie » de la région Centre. Et cette liste n’est pas exhaustive. En un mot, son action a été considérable et nous lui devons beaucoup.
Hubert Curien ne put nous apporter ces soutiens que par ce qu’il exerçait d’importantes responsabilités nationales et internationales. Directeur général du CNRS, président du CERN, du CNES, de l’Agence Spatiale Européenne et enfin de l’Académie des Sciences, il fut le père de la fusée Ariane et l’un des principaux artisans de l’Europe spatiale. Il se décrivait comme un « européen convaincu », ajoutant : « L’Europe de la science existe depuis un demi-siècle ».
Ministre de la Recherche durant sept ans, Hubert Curien su mener un dialogue constant avec les chercheurs et les personnels de la recherche. Il lança et suivit de nombreux grands projets, le tout dernier en date étant celui du génome humain.
Je me souviendrai toujours des séances au cours desquelles il présentait le budget de la Recherche à l’Assemblée nationale. Son autorité, ses connaissances et sa très large ouverture faisaient que nul opposant n’aurait eu l’idée de polémiquer avec lui. Il était, comme toujours, simple, précis, direct. Derrière ses sourcils broussailleux, il y avait une grande bienveillance dans son regard.
Le portrait ne serait pas complet si j’omettais d’écrire qu’Hubert Curien fut Résistant dans la forêt vosgienne où il était né.
Il aimait se ressourcer à Loury et dans la forêt d’Orléans.
Merci, Hubert Curien !
Jean-Pierre Sueur

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