Au seuil de l'année 2006, je souhaite de tout coeur que notre pays sache trouver dans son histoire des raisons d'agir, d'entreprendre et d'espérer.
On l'a assez dit ces derniers mois : notre histoire recèle des pages de lumière et d'ombre. Et l'on a... Au seuil de l'année 2006, je souhaite de tout coeur que notre pays sache trouver dans son histoire des raisons d'agir, d'entreprendre et d'espérer.
On l'a assez dit ces derniers mois : notre histoire recèle des pages de lumière et d'ombre. Et l'on a tort de vouloir que la loi, se substituant aux historiens, démêle les unes des autres.
Notre histoire, justement, nous apprend que la France fut forte lorsqu'elle sut être à la fois volontaire et solidaire, résistante et fraternelle, lorsqu'elle sut croire suffisamment en elle pour ne pas craindre de s'ouvrir au monde.
Aujourd'hui, il nous faut relever les défis du chômage, qui frappe beaucoup de jeunes et aussi de moins jeunes.
Il n'y a pas là de fatalité, contrairement à ce qu'on a dit trop souvent. Mais il n'est pas de solution si l'on n'unit pas les efforts de tous : Etat, entreprises, collectivités, etc.
Il faut relever cet autre défi qu'on appelle la « mondialisation ». On peut, certes, refuser de voir cette réalité : c'est faire preuve d'aveuglement. On peut, au contraire, s'employer à organiser les échanges mondiaux. J'ai la conviction que cela suppose une Europe forte. Non pas une Europe qui serait un pur espace libéral, mais une Europe « puissance publique », ayant la capacité de peser sur le cours des choses, de promouvoir des règles du jeu faute desquelles la loi est toujours celle de la jungle, qui broie les plus faibles, qu'il s'agisse des Etats ou des personnes.
Il faut encore relever dans notre pays le défi que constituent le mal de vivre et la précarité que connaissent nombre de nos concitoyens. Notre pays reste l'un des plus riches du monde : rappelons sans relâche que, sans solidarité, il n'est pas de progrès.
Il nous faut enfin relever le défi de la crise urbaine, que les événements d'octobre et de novembre ont à nouveau révélée. Là encore, il n'est pas d'issue si notre pays n'a pas la volonté durable de refaire en profondeur les quartiers qui vont mal, ce qui impose de construire des logements de qualité accessibles à toutes les familles sur l'ensemble du territoire. Il nous faut un projet pour les villes du XXIe siècle, un projet qui ne peut se limiter à l'architecture et à l'urbanisme - si nécessaires pourtant - mais qui doit se traduire par la volonté forte de « vivre ensemble », loin de toutes les ségrégations et discriminations qu'attisent les démagogues.
Ces défis sont d'une telle ampleur que l'on ne pourra les relever si l'action politique se réduit à des querelles médiocres ou à d'inlassables conflits entre les ambitions. Notre pays a besoin de projets, de desseins et de convictions.
A chacun et chacune, à toutes les familles du Loiret, je présente mes voeux sincères d'heureuse année 2006 et de bonne santé.
Jean-Pierre Sueur