Je suis heureux de participer ce soir au vernissage du 24e Salon des Artistes Animaliers qui, après s’être tenu pendant un mois et demi à l’Hôtel de ville de Bry-sur-Marne, est accueilli au Muséum des Sciences naturelles d’Orléans. L’organisation de ce... Je suis heureux de participer ce soir au vernissage du 24e Salon des Artistes Animaliers qui, après s’être tenu pendant un mois et demi à l’Hôtel de ville de Bry-sur-Marne, est accueilli au Muséum des Sciences naturelles d’Orléans. L’organisation de ce salon à Orléans est désormais une tradition. Tous les deux ans, les visiteurs y viennent nombreux, confirmant ainsi le rôle de passerelle que peut jouer le Muséum entre les sciences de la vie et l’art. Déjà, au début de cette année, l’exposition des tableaux de chats de Vercruyce, d’ailleurs présent à ce salon, avait remporté un succès public.

L’art animalier est en effet une forme d’expression artistique qui peut autant attirer le profane que passionner l’amateur d’art. C’est un art qui part de l’observation pour s’en extraire et inventer des formes nouvelles. Les quelques 150 œuvres d’une centaine d’artistes ont été rassemblées pour ce salon, après avoir été sélectionnées par un jury. C’est dire leur qualité. C’est dire également leur diversité : toutes les techniques picturales sont représentées, la sculpture occupe une place importante alors qu’elle est trop souvent négligée dans d’autres salons. Le traitement des sujets est également très divers, du croquis d’observation à l’œuvre quasi abstraite, tantôt le mouvement du crayon cherche à percevoir l’attitude de l’animal, tantôt l’élaboration patiente du tableau ou de la sculpture exalte une posture ou une attitude.

On a souvent annoncé la fin du sujet dans les arts plastiques. La vigueur et la diversité de l’art animalier démontre qu’il n’en est rien. La disparition des écoles artistique a même permis que s’exprime pleinement la subjectivité des artistes et ceci pour inventer, dans la diversité, des formes nouvelles et transfigurer le monde qui nous entoure.

Cet art animalier démontre aussi la fascination des hommes pour le monde naturel. Ce n’est pas un hasard si les plus vieilles représentations à vocation artistique sont des figurations animales (grottes ornées préhistoriques). Il était donc « naturel » d’accueillir ce salon au sein d‘un Muséum des Sciences Naturelles. Le Muséum a d’ailleurs acquis, depuis quelques années, une centaine d’œuvres d’artistes animaliers, démontrant ainsi l’intérêt de cette forme d’art pour un musée à vocation scientifique.

Cette coupure entre l’art et les sciences de la nature doit en effet être remise en question constamment :

• les grands naturalistes furent parfois des dessinateurs hors pair. Je pense aux croquis de Darwin . Je pense aussi aux superbes aquarelles de champignons de Jean-Henri FABRE, qui sont la propriété du Muséum National d’Histoire Naturelle. Je pense aussi à la pratique de la taxidermie qui, dans une recherche proche de l’art animalier, mais à partir d’un traitement particulier des corps des animaux, cherche à figer les formes et les attitudes des animaux « au naturel ». L’exposition Duhamel du Monceau au Muséum, qui s’est terminée il y a quelques semaines, a permis de présenter l’œuvre d’un scientifique du XVIIIe siècle pour lequel la description, à l’aide du dessin, demeurait primordiale.

• l’art animalier est aussi un art facilement accessible qui permet d’avoir une familiarité plus grande avec l’univers de l’art en général. Cette forme d’art est une « forme-passerelle » par excellence vers des pratiques artistiques, tout aussi élaborées mais moins faciles d’accès.
La Ville d’Orléans a toujours inscrit les animations du Muséum des Sciences Naturelles dans le cadre de sa politique culturelle. Cela peut étonner puisque le Ministère de tutelle du Muséum n’est pas le Ministère de la Culture, mais celui de l’Education nationale. Et pourtant, il me semble important de conserver ce lien avec la politique culturelle de la ville. Le Muséum est un des établissements culturels qui reçoit le plus de public (60 000 personnes environ par an). Il touche tous les publics, des plus jeunes aux plus âgés, issus de toutes les catégories sociales de notre société. Il permet, pour ceux qui n’en n’ont pas l’habitude, un accès aisé à des établissements culturels qui peut ouvrir la voie à des pratiques plus spécifiquement culturelles ou artistiques.

Je voudrais donc remercier l’ensemble des personnes qui ont permis que ce salon se tienne à Orléans :

• M. Dominique Jammot et Laurent Péru, conservateurs du Muséum des sciences Naturelles, ainsi que toute l’équipe du Muséum ;

• M. Etienne AUDFRAY, président du Comité de sélection du 24e salon, ainsi que le comité dans sont ensemble ;

• Messieurs Jean Claude MORENO, administrateur provisoire de Muséum National d’histoire naturelle et M WAICHE, secrétaire général du Muséum, qui ont bien voulu nous faire l’amabilité de se déplacer à Orléans, et avec lesquels la Ville d’Orléans travaille très régulièrement pour développer les activités du Muséum des Sciences Naturelles.

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