Culture

  • Inoubliable fut l’inauguration du Zénith d’Orléans, le 26 septembre 1996, avec Manu Dibango, qui vient de nous quitter. Ce jour là, cet immense musicien fut chaleureux, enthousiaste, généreux - comme il le fut toujours. Ce fut un honneur et un plaisir de l’accueillir pour cet évènement !
    JPS
    (Sur la photo, avec le très cher Augustin Cornu, alors adjoint à la culture)
     
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    C'est une belle, juste et forte décision que celle de l'entrée au Panthéon de Missak Manouchian et de son épouse Mélinée que nous avons apprise ce 18 juin !
    Cette décision nous rappelle que nombre d'étrangers – « et nos frères pourtant »– sont morts pour la France dans de nombreux conflits.
    Elle rappelle la part prise par les Arméniens et bien d'autres étrangers dans la Résistance.
    Oui, c'est une belle, juste et forte décision à l'heure où les polémiques politiciennes sur « les immigrés » en général ne sont pas à l'honneur de ceux qui les entretiennent.
    Pour célébrer cette belle juste et forte décision, je ne puis mieux faire que de reproduire ci-dessous l'admirable poème de Louis Aragon mis en musique par Léo Ferré intitulé L’affiche rouge.
    JPS

     

  • Le Sénat vient d’adopter deux propositions de loi importantes concernant les livres et les libraires.
    La première « visant à conforter l’économie du livre et à renforcer l’équité et la confiance entre ses acteurs », dont la première signataire est Laure Darcos, comprend deux mesures essentielles.
    Elle permet tout d’abord (en son article 2) aux collectivités locales d’apporter un financement aux librairies, dans des conditions fixées par décret, en référence explicite aux dispositions relatives au cinéma que j’avais fait voter par le Parlement en 1992 (et qui sont, à nouveau, d’actualité).
    Elle a pour objet, en second lieu, d’interdire la vente par correspondance de livres sans que ne soit tarifé un prix de port (c’est l’article 1). On sait que cette capacité est la base d’une concurrence très inéquitable entre les libraires et de grandes entreprises comme Amazon.
    Le second texte, également adopté à l’unanimité par le Sénat, s’intitule « proposition de loi relative aux bibliothèques et au développement de la lecture publique ». Sa première signataire est Sylvie Robert. Elle vise à donner dans notre corpus législatif toute leur place aux bibliothèques.
    Reste maintenant à l’Assemblée Nationale à adopter ces deux excellentes et nécessaires propositions de loi.
    Jean-Pierre Sueur
    >> Lire les interventions
    >> Lire aussi (textes adoptés par le Sénat) :
  • Au cours de la discussion sur le projet de loi de finances rectificative, Jean-Pierre Sueur est intervenu :

    • pour demander des mesures urgentes pour les compagnies du spectacle vivant, aujourd’hui très menacées par l’arrêt de toute activité. Fonds de soutien, aménagement des règles de l’intermittence, ou de celles de Pôle emploi spectacles, etc. : il faut agir rapidement !
    • pour demander des mesures urgentes pour les librairies contraintes à la fermeture cependant que de grandes entreprises œuvrant sur Internet fonctionnent dans des conditions qui posent de très réels problèmes de protection des salariés, dénoncés par les organisations syndicales. Il y a là une insupportable distorsion de concurrence.

    >> Le compte-rendu intégral des débats (version provisoire)
    M. Jean-Pierre Sueur. Je veux remercier Thierry Carcenac et Rémi Féraud d'avoir présenté ces amendements pour la culture, le théâtre, le spectacle vivant. Je suis interpellé par des acteurs, des metteurs en scène, des producteurs, des responsables de troupe qui sont très inquiets. La question est toujours la même : comment vivre au jour le jour ?
    Il faut trouver des mesures, peut-être avec Pôle emploi Spectacle, peut-être en revoyant les règles qui s'appliquent à l'intermittence, car un grand nombre de structures sont profondément menacées. C'est la réalité ! C'est immédiat ! Si on ne vote pas ces amendements, il faut de toute façon trouver des solutions.
    J'en profite pour parler aussi de la question des librairies. J'entends bien ce que vous dites, monsieur le rapporteur général. J'ai aussi entendu ce qu'a dit M. Le Maire à France Inter, où il a fait une réelle ouverture. C'est vrai qu'une librairie fermée peut recevoir des commandes de livres par internet, mais qui va s'adresser à une librairie fermée pour commander des livres ?
    Je suis interpellé par des libraires exerçant à quelques kilomètres d'une immense plateforme d'une société que tout le monde connaît, et qui envoie les livres le lendemain de la commande. Je reçois par ailleurs les remarques inquiètes des organisations syndicales de cette grande entreprise, qui me disent que le travail se fait dans des conditions qui ne permettent pas le respect des gestes élémentaires de sécurité, ce qui est très problématique.
    Quand, dans le même temps, les libraires me demandent pourquoi ils ne peuvent pas ouvrir, alors qu'il y a cette concurrence massive d'une entreprise, je le répète, qui ne respecte ni les règles de sécurité ni les règles du code du travail – c'est ce que disent les organisations syndicales –, je me dis qu'il y a là un véritable problème, qui appelle des réponses urgentes.
    Si ces amendements ne peuvent être ces réponses urgentes, et s'il n'est pas possible de les voter, il faut trouver en d'autres.

     

  • « L’art, l’argent, le pouvoir : vaste sujet ! Combien de peuples, de cultures, de civilisations spoliés au fil des temps ? Combien d’artistes qui ont vécu dans la misère et dont les œuvres donnent lieu à des gains pléthoriques ? » a dit Jean-Pierre Sueur, sénateur du Loiret, en commençant son intervention sur la proposition de loi de Catherine Morin-Desailly, dont il a souligné que, si elle ne permettait pas de traiter ces sujets, elle apportait néanmoins des réformes utiles à un moment où le marché de l’art en France ne représente que 6 % du marché mondial : réforme du conseil des maisons de vente, avec, désormais, une majorité de professionnels ; possibilité donnée aux opérateurs de vente volontaires de procéder à des inventaires dits fiscaux en cas de succession (suite à un amendement de Jean-Pierre Sueur) ; formation professionnelle continue ; suppression du terme  « opérateurs » au bénéfice du titre protégé de commissaire-priseur, etc.
     

  • Territoires et Cinéma, mars-avril 2022

     
  • Mag'Centre, 7 décembre 2022

     
  • Territoires et Cinéma, mars-avril 2023

     
  • Par une question écrite, Jean-Pierre Sueur était intervenu auprès de la ministre de la Culture afin de demander une « aide urgente et conséquente au spectacle vivant. »
    Roselyne Bachelot lui a répondu.
  • Dans le monde entier, la France est connue, renommée et aimée pour sa culture. Pour ses écrivains, ses théâtres, son cinéma, ses comédiens, ses musiciens, ses sculpteurs, ses danseurs… et j’arrête là une énumération qui pourrait être très longue… Oui, la France doit son image et son rayonnement, pour une part non négligeable, aux créateurs et acteurs de la vie culturelle. Et j’ajoute qu’ils n’ont pas vocation à donner une image repliée sur elle-même de leurs talents. Non, notre culture est ouverte aux cultures du monde. Elle n’a pas de frontières.

    Or, aujourd’hui, de larges pans de notre vie culturelle sont en péril ! Comme dans d’autres domaines (je pense en effet à ce qui est fait pour l’économie), mais plus encore, car nombre de structures, entreprises et associations culturelles sont très fragiles et le sont plus encore que d’autres, cela appelle un véritable plan d’urgence, un véritable programme de sauvetage.

    Or je suis effaré quand je vois la faiblesse des moyens apportés pour nombre de secteurs de notre vie culturelle.

    Ainsi, pour ce qui est du spectacle vivant hors musical, le ministère de la Culture a annoncé royalement (si l’on peut dire !), le 18 mars, des aides d’urgence à hauteur de cinq millions d’euros. Et même si on y ajoute cinq à sept millions d’euros que le ministre Riester vient d’annoncer dans Le Monde, censés abonder l’aide des collectivités pour les « théâtres privés et compagnies peu subventionnées », cela reste très loin du compte.

    Qu’on en juge !

    Le PRODISS (syndicat national du spectacle vivant) évalue la perte du chiffre d’affaires à 590 millions d’euros pour l’interruption des activités du 1er mars au 31 mai 2020. Or, un grand nombre de spectacles sont d’ores et déjà annulés au-delà de cette période. La perte sera donc bien supérieure. Et les chiffres des aides annoncées par le ministère n’ont, à l’évidence, aucun rapport avec la réalité.

    J’ajoute que selon le syndicat national des artistes, sur 14 452 artistes interprètes qui étaient engagés pour les mois de mars et d’avril pour 8 590 dates annulées, 2 024 seulement ont eu la promesse d’un report de leur engagement. Et seuls 430 ont reçu une promesse de compensation financière, dont ils ignorent mes modalités. Et des annulations étant d’ores et déjà annoncées jusqu’au 15 juillet, voire plus tard, ces chiffres croîtront invariablement dans de larges proportions.

    J’en conclus qu’un effort beaucoup plus considérable que ce qui a été annoncé doit être mis en œuvre par l’État dans des délais rapprochés.

    Franck Riester a déclaré dans Le Monde qu’il voulait « remettre les artistes au cœur des politiques culturelles. »

    C’est une noble déclaration ! Mais, dans l’immédiat, il faut d’abord qu’ils puissent vivre.

    C’est pourquoi il faut que, outre les fonds spécifiques, les entreprises du spectacle vivant puissent avoir accès au fonds de solidarité dans des conditions adaptées (rappelons notamment que les structures correspondantes ont souvent des revenus irréguliers). Et, de même, pour les intermittents, il faut aller au-delà des mesures annoncées afin de leur permettre de continuer de bénéficier de leur droit à l’Allocation de retour à l’emploi, en dérogation aux règles en vigueur « en temps normal ».

    J’ai pris l’exemple du « spectacle vivant ». J’aurais pu en prendre bien d’autres…

    Je pense en particulier à nos librairies, contraintes à la fermeture alors qu’elles sont victimes de la concurrence massive d’autres formes de distribution qui s’exerce dans des conditions pour le moins inéquitables.

    Et je ne suis pas rassuré quand, toujours dans la même interview au Monde, Franck Riester vante le « formidable moyen d’accéder à la culture » que sont les « outils numériques ».

    Certes, ces « outils » peuvent beaucoup apporter… Mais je ne voudrais pas qu’on en déduise, implicitement ou non, qu’ils pourraient se substituer à l’action des acteurs vivants de la culture vivante, sous toutes ses formes aujourd’hui et demain !

    Oui, une part non négligeable de notre culture est en danger.

    C’est pourquoi j’appelle à des mesures rapides et substantielles qui soient à la hauteur de l’enjeu.

    Et c’est pourquoi j’ai intitulé ce texte : « SOS culture ! »

    Jean-Pierre Sueur

  • À la demande de l’Union départementale des écoles et sociétés musicales et artistiques du Loiret (UDESMA 45), Jean-Pierre Sueur a posé une question à Roselyne Bachelot, ministre de la Culture.
     
    Pérennité et répartition des crédits du plan en faveur des fanfares et orchestres d'harmonie
    Question n° 27120 adressée à Mme la ministre de la culture
    À publier le : 10/03/2022
    Texte de la question : M. Jean-Pierre Sueur appelle l'attention de Mme la ministre de la culture sur les conditions de mise en œuvre du plan en faveur des fanfares et orchestres d'harmonie qu'elle a lancé et dont l'objectif est de soutenir la pratique instrumentale, qui a été très affectée par la pandémie de la covid, notamment en direction des jeunes et des zones rurales et territoires éloignés de l'offre culturelle. Il lui demande de bien vouloir lui confirmer que ce plan sera pérennisé et, au vu des projets retenus au titre de ce plan durant l'année 2022, dont la répartition est très inégalitaire entre les régions et les départements, quelles initiatives elle compte prendre afin de parvenir à une répartition plus harmonieuse et équilibrée des crédits afférents à ce plan sur l'ensemble du territoire.
  • Roselyne Bachelot, ministre de la Culture, a répondu récemment à une question écrite, que j’avais posée à son prédécesseur, relative aux droits des compagnies du spectacle vivant à bénéficier du paiement des droits de cession lorsque leurs spectacles sont annulés. Dans sa réponse, celle-ci liste l’ensemble des mesures prises récemment à destination des acteurs de la culture. Je regrette toutefois qu’elle n’ait pas répondu à la question précise que j’ai posée. Roselyne Bachelot écrit que dans ce cas « la collectivité locale organisatrice d’un spectrale annulépeut verser une indemnité. » Cela reste une possibilité. Sans plus !
    JPS
  • Franck Riester, ministre de la Culture, a répondu à Jean-Pierre Sueur qui l’avait interrogé sur le statut des correspondants de presse.

    >> Lire la question écrite et la réponse

  • Oui, c’est vrai ! Il y a eu ce mardi au théâtre d’Orléans un événement très exceptionnel !  En cette année du 400e anniversaire de la naissance de Molière, l’une de ses pièces a été présentée au Carré Saint-Vincent, à l’initiative de l’ATAO (Association pour le théâtre d’aujourd’hui à Orléans).
    Pourquoi est-ce si exceptionnel ? Je vais vous le dire, en précisant qu’il ne s’agit pas du seul Molière !
    Il y a, à Orléans, un Centre dramatique national (CDN). Je me suis beaucoup battu lorsque j’étais maire pour qu’il existât. Et nous l’avons obtenu du ministère de la Culture,  avec le concours de la région et du département ! 
    Que les Centres dramatiques nationaux présentent la création théâtrale contemporaine, c’est bien, c’est naturel,  c’est justifié et j’y suis pleinement favorable. Qu’on ne me fasse donc pas dire le contraire ! 
    Mais ils ont aussi un rôle de « passeurs ». Il leur revient aussi d’offrir à tous les spectateurs potentiels les œuvres théâtrales dans leur diversité ! 
    Or, la présente directrice du CDN a choisi de quasiment exclure de ses programmes toutes les œuvres de ce qu’elle doit considérer comme étant  « le patrimoine ».
    Résultat, tous les auteurs de théâtre de l’humanité, depuis Eschyle jusqu’à Yasmina Réza sont quasiment exclus des programmes. Vous n’aurez pas  la chance d’y retrouver Molière, Racine ou Corneille, ni Shakespeare, ni Marivaux, ni Beaumarchais, ni Musset, ni Goethe, ni Hugo, ni Feydeau , ni Claudel….ni personne. J’arrête là une liste qui pourrait être cinq ou dix fois plus longue !
    …Et je me demande pourquoi ! 
    Je pense à Jean Vilar, à tout le mouvement de la décentralisation de la culture et du théâtre voulu par André Malraux, à tous ces directeurs et metteurs en scène des CDN qui dans toute la France ont été - et sont - des « passeurs », qui s’évertuent d’offrir à toutes et à tous les œuvres du théâtre de tous les temps et de tous les horizons, quitte à les présenter « hors les murs »….
    Je pense à tous ces grands metteurs en scène dont la qualité principale fut, et reste,  la modestie, qui sont au service des textes, qui s’emploient à nous les faire goûter, savourer, jusqu’à chaque réplique, chaque mot, chaque syllabe. Je salue ces amoureux des textes, plus que d’eux-mêmes, qui s’emploient à les servir au lieu de s’obstiner à refaire lesdits textes, quitte à les défaire ! 
    Et, encore une fois, je dis et redis que cela n’est nullement contraire à la création la plus contemporaine. En aucun cas. C’est complémentaire. Le théâtre est mouvant et vivant. Heureusement. Mais les œuvres dont nous héritons sont aussi tellement contemporaines. Oui, Molière nous parle encore et toujours !  
    Ces quelques lignes sont une bouteille à la mer d’un élu qui aimerait tant que toute la littérature soit offerte à tous, car elle est une chance sans pareille !
    Jean-Pierre Sueur
     
    Ce texte de Jean-Pierre Sueur a donné lieu une réponse de Bernard Thinat sur Mag’Centre. Jean-Pierre Sueur a tenu, à la suite de la publication de ce commentaire, à faire la mise au point suivante :
    Je me dois de répondre à la prose de Bernard Thinat.
    Celui-ci dénie le droit à un sénateur de s’exprimer sur le théâtre, mettant ainsi en cause la liberté d’expression, principe fondamental qui vaut pour toutes et tous, et pour les élus comme pour quiconque.
    Il ajoute que dès lors qu’un élu s’exprime sur ce sujet, « la censure n’est pas loin », ce qui est un absurde, indigne et méprisable procès d’intention.
    Si tel était le cas, les élus ne pourraient plus rien dire, ce qui serait injustifiable. Ils devraient se contenter de voter des subventions ou, pour les parlementaires, le budget de l’État qui permet le fonctionnement des Centres dramatiques nationaux (CDN), moyennant le respect d’un cahier des charges.
    Bernard Thinat, de surcroît, semble n’avoir pas lu mon texte. J’y déclare, à deux reprises, mon total attachement à la création contemporaine. Cela ne l’empêche pas d’affirmer le contraire. Et pour justifier son assertion, il me soupçonne de ne pas avoir aimé un spectacle que je n’ai pas vu, et dont je ne pense donc rien ! On appréciera la subtilité de ce nouveau procès d’intention.
    Bernard Thinat m’apprend qu’il y a trois salles au Carré Saint-Vincent. Je l’en remercie. Je me souviens même en avoir construit deux, avec mon cher adjoint à la culture, Augustin Cornu.
    Il m’apprend qu’il y a une pluralité de structures. Comme j’ai pu obtenir la création du CDN et du Centre Chorégraphique National (CCN), je le remercie encore de cette information exclusive ! Il doit penser que j’ai oublié.
    Il prêche finalement pour la complémentarité de la création contemporaine et de la représentation des œuvres de tous les temps, ce qui est exactement ce que j’ai écrit. Bernard Thinat, que la contradiction ne semble pas effrayer, s’échine donc, tout en partageant mon propos, à m’accuser sans produire le début du commencement d’un argument qui tienne debout.
    Mais, après tout, qu’importe ! La liberté de la presse ne s’use que si l’on ne s’en sert pas.
    Jean-Pierre Sueur

     

     

  • La République du Centre, 2 décembre 2022