Orléans

  • Jean-Pierre Sueur avait interpellé le gouvernement sur les informations faisant état d’une grande quantité de plomb dans le chantier de la gare d’Austerlitz et les inquiétudes des usagers de la gare et des salariés de la SNCF et des entreprises travaillant sur le chantier.

    Le gouvernement lui a répondu, par la voix du secrétaire d’État Adrien Taquet lors de la séance de questions orales du Sénat, ce 15 octobre.

    Celui-ci a déclaré : « La gare de Paris-Austerlitz fait l’objet d’importants travaux de modernisation. Ils concernent notamment la rénovation complète de la grande halle des voyageurs avec le décapage complet des charpentes métalliques, historiquement peintes avec des peintures au plomb et la dépose des éléments en bois, eux-mêmes souvent peints avec de la peinture au plomb. L’agence régionale de santé d’Ile-de-France est mobilisée sur ce sujet, des investigations sont en cours pour apprécier l’impact sanitaire de cette pollution au plomb sur la population générale éventuellement exposée dans la gare ou aux abords de celle-ci.

    Les travaux sont menés sous confinement, afin que les particules de plomb touchant au sol dans la zone de travaux ne puissent s’en échapper et font l’objet d’un suivi particulier avec notamment des relevés hebdomadaires de mesure de la présence éventuelle de plomb par un bureau d’étude spécialisé.

    Les contrôles sont effectués dans l’ensemble de la gare et du chantier, y compris dans les zones accessibles au public. Depuis septembre 2018, sur l’ensemble des mesures réalisées, six valeurs ont été supérieures à 1000 μg/m2, les dernières mesures effectuées début octobre dans les zones accessibles au public étaient toutes inférieures à 1000 μg/m2.

    Cette valeur de 1000 μg/m2 est prévue par l’arrêté du 12 mai 2009 relatif au contrôle des travaux en présence de plomb, réalisés en application de l’article L.1334-2 du code de la santé publique. Cette valeur doit être respectée lors du contrôle réalisé à la fin des travaux d’urgence visant à supprimer le risque d’exposition au plomb. Ce seuil de 1000 μg/m2 traduit l’efficacité du nettoyage réalisé à la suite des travaux de suppression de l’accessibilité du plomb et les poussières retrouvées de manière résiduelle sont destinées à terme à disparaitre.

    S’agissant particulièrement de la zone chantier, des prélèvements ont constaté des niveaux supérieurs au seuil de 1000 μg/m2 sans pour autant que ces niveaux atteignent la valeur limite d’exposition professionnelle réglementaire applicable aux travailleurs.

    Les services de l’inspection du travail ont effectué un contrôle sur le chantier, actuellement à l’arrêt à l’initiative de la SNCF, et se sont rendus au sein du collège Inter-entreprise de la Sécurité, de Santé et des Conditions de Travail (CISSCT) du 16 septembre pour que cette situation soit examinée. Cette réunion a permis de faire l’inventaire des mesures d’empoussièrement réalisées à l’initiative des différentes parties prenantes et de constater plusieurs irrégularités relatives aux zones de décontamination présentes à plusieurs sorties du chantier. L’inspection du travail a donc demandé des mesures correctives adéquates aux différents intervenants. Le plan d’action de la SNCF soit être présenté rapidement aux services de l’inspection du travail.

    En outre, afin d’évaluer le risque sanitaire lié à la pollution d’espaces publics, la direction générale de la santé et la direction générale du travail ont saisi l’agence nationale de la sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES). Les travaux conduits ont pour but notamment de caractériser l’exposition de la population générale au plomb découlant de la contamination de surfaces d’espaces publics extérieurs. »

    Jean-Pierre Sueur considère que cette réponse ne lève pas l’ensemble des inquiétudes. En effet, elle confirme :

    - que des mesures effectuées dans l’ensemble de la gare ont mis en évidence à six reprises depuis septembre 2018 des valeurs supérieures à la norme légale ;

    - que des prélèvements, dont on ignore le nombre, ont également mis en évidence des valeurs supérieures sur la « zone chantier » ;

    - que « plusieurs irrégularités » relatives « aux zones de décontamination » ont été constatées.

    Jean-Pierre Sueur appelle donc à une grande vigilance. Il continuera de suivre cette question de très près en interpellant régulièrement le gouvernement sur la mise en œuvre et le résultat effectif des mesures annoncées. 

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  • La République du Centre, 17 mai 2019

     
  • Mag'Centre, 10 décembre 2019

     
  • La République du Centre, 30 août 2019

     
  • Lors du débat au Sénat sur le projet de loi « Santé », Jean-Pierre Sueur est intervenu sur trois sujets :
     
    Plus de volontarisme pour l’installation effective des médecins dans les zones sous-dotées
     
    La transformation du Centre hospitalier régional d’Orléans en CHU
     
    La situation des services des urgences dans les hôpitaux

     

  • « Trahison ». C’est avec consternation que j’ai lu à la fin du mois d’août dans Le Monde les six longs articles de Gérard Davet et Fabrice Lhomme intitulés « Sept ans de trahison ». Ceux-ci ont été écrits à partir d’entretiens avec un certain nombre d’acteurs – d’anciens ministres notamment – du quinquennat de François Hollande. Il me paraît clair que les auteurs n’ont retenu que les extraits les plus durs, voire les plus « saignants », de ces entretiens. J’ai d’ailleurs rencontré deux personnes  qui ont été interviewées, mais dont les propos n’ont pas été repris : sans doute étaient-ils trop mesurés, trop nuancés. Toujours est-il que, pour ma part, je désapprouve nombre des propos qui ont été tenus et rapportés. Je considère que lorsqu’on a eu l’honneur d’être ministre – et même Premier ministre – d’un président de la République, un devoir de loyauté s’impose. Je n’imagine d’ailleurs pas qu’un certain nombre de ceux qui se sont exprimés n’aient pas eu de responsabilité effective dans les décisions qui ont été prises. J’ai déjà eu l’occasion de m’exprimer sur le quinquennat de François Hollande lors de la parution de son livre. Il y a eu, à côté d’erreurs sur le fond, d’erreurs de calendrier aussi, de vraies réussites dont – je le redis – l’histoire rendra justice. J’ai eu l’occasion de dire à François Hollande ce que je pensais des propos rapportés dans ces six articles. J’ajouterai que pour moi, le socialisme auquel je reste fidèle est synonyme de fraternité. Oui, de fraternité. C’est d’ailleurs ce que pensent, ou ce qu’ont pensé, tant d’adhérents, de militants, de sympathisants, du PS et de la gauche – au fil des temps –, ce qu’attendent tant de nos concitoyens – bien loin du culte des « égos » qui absorbe et pervertit ceux qui ont oublié d’où ils venaient et où il fallait aller.

    « Écologie ». L’urgence écologique est là. Nul ne peut plus le contester. Si bien que le champ politique se couvre de néo-convertis. On permettra à un élu qui, avec d’autres, s’est battu contre vents et marées et contre des opposants de toute sorte, pour construire à Orléans une ligne de tramway de dix-huit kilomètres, en un temps où l’on parlait moins d’écologie, d’écrire que seuls les actes comptent ! J’imagine qu’aux prochaines municipales, il n’y aura que des listes écologistes… Mais il ne suffit pas de s’approprier un mot… en oubliant toute autre préoccupation. C’est facile et c’est démagogique. Oui, seuls les actes comptent et compteront. Et si l’écologie est nécessaire, la solidarité reste indispensable. Je désapprouve ceux qui, au bénéfice de la première, délaissent la seconde. L’« empreinte carbone » des plus riches est incomparablement plus forte que celle des plus pauvres. Un monde plus habitable est un monde où l’on respecte la planète et également les êtres humains qui l’habitent – et d’abord les plus pauvres et les plus vulnérables qui sont, et risquent d’être davantage, les victimes du climat et de la misère.

    Non, on n’est pas couché. Qu’il suffise d’avoir réalisé des dessins et écrit des textes odieux et antisémites il y a vingt ou trente ans pour bénéficier de quarante minutes d’antenne sur une chaîne de service public laisse abasourdi. Que cette polémique survienne au cœur d’une autre polémique où deux paroles s’affrontent, sans que l’une des deux n’ait droit à la parole, cependant que les personnes présentes à l’émission en question font preuve d’une étrange complaisance laisse également abasourdi. J’espère à tout le moins que ceux qui n’ont pas eu la parole auront un « droit de réponse ». Mais en attendant, je m’interroge sur l’idée qu’on se fait, à la direction de France Télévision, du service public.

    Jean-Pierre Sueur

  • Le temps passe, en effet. Ce n’est pas une raison pour oublier ceux qui nous ont précédés et à qui nous devons beaucoup. Ainsi Pierre Ségelle, ancien député puis maire d’Orléans, ancien ministre, ancien résistant et déporté, qui fut d’abord médecin de campagne à Ligny-le-Ribault, puis médecin des pauvres à Orléans, que son tempérament n’incitait pas à se mettre en avant et qui fut pourtant – je suis tenté de dire d’autant plus – apprécié et aimé à Orléans, et au-delà.
    Sa fille, Jeannine, restée attachée à l’idéal du socialisme démocratique, d’un socialisme profond, fondé sur de solides valeurs, celui de son père, vient de publier ses souvenirs, ou plutôt des souvenirs, dans un livre au titre étrange : Quel est l’oiseau qui allaite ? Une histoire personnelle de la Kabylie.
    Pierre Ségelle est né à Médéa. Il est profondément resté attaché à son Algérie natale et à cette ville, Médéa, qu’il jumela avec Orléans quand il devint maire. Il nous en reste une « rue de Médéa ».
    Ce n’est pas à Médéa que Jeannine a vécu son enfance, mais en Kabylie. Elle nous en restitue les légendes – d’où le titre du livre –, mais aussi les couleurs, les parfums, les beautés, en un mot la vie… Tout le livre est ainsi baigné dans une vision poétique de la Kabylie.
    Mais Jeannine nous parle aussi des épisodes qui ont suivi et nous apporte des informations souvent inédites.
    Ainsi, parmi ses souvenirs de la guerre, de ses dangers, y compris pour les populations civiles, parmi ses souvenirs de la Résistance, dont elle devine l’existence, il y eut ce jour de janvier 1944 où elle accompagne sa mère qui a obtenu l’autorisation d’aller voir son père au camp de Royalieu, qui était « l’antichambre de la déportation. »
    Jeannine décrit : « Mon père a chuchoté "garde tes gants", a tripoté mes mains, comme en jouant et a glissé dans ma paume gauche un minuscule papier. Quelques résistants importants du Loiret étaient avec lui et ils avaient tous désigné ceux qui deviendraient les administrateurs à Orléans. La liste des responsables était bien au chaud dans ma main. On se méfie moins d’une enfant de onze ans que d’une adulte comme ma mère. » Ce père s’en était voulu ensuite de l’avoir « mise en danger. »
    Jeannine nous parle du retour de la déportation de son père. Ceux qui revenaient avaient connu tant d’horreurs que, souvent, ils n’en parlèrent pas. Ils se sentaient « décalés », incompris dans une société au sein de laquelle la plupart des hommes et des femmes ignoraient les épouvantables épreuves vécues dans les camps de la mort. Ce n’est qu’après, longtemps après…
    Jeannine décrit « un homme de trente kilos, son mètre 75 un peu voûté, l’œil gauche gonflé, souvenir de la schlague, regard anxieux. »Et pourtant, déjà, « un homme plein d’idées et d’énergie mentale. »
    De Gaulle fait appel à lui. Ségelle explique : « Vous étiez un chef, oui mais à présent, je suis socialiste et vous… » Ce à quoi de Gaulle répond au téléphone : « Peu importe, venez à Paris, tout de suite. »
    Jeannine témoigne que l’engagement socialiste de son père « est devenu complet après la déportation. » Élu député du Loiret en 1945, il deviendra ministre de la Santé et de la Famille durant quelques mois sans l’avoir nullement cherché. Le Canard Enchaîné l’a appelé « le ministre malgré lui. » On a trop souvent oublié l’action décisive qui fut la sienne pour la création de la Sécurité sociale, aux côtés de Pierre Laroque, d’Ambroise Croizat et de Marcel Legras.
    De même, on a oublié que devenu peu après, pour quelques mois encore, ministre du Travail – la vie ministérielle sous la Quatrième République était un incessant tourniquet –, il fut promoteur du salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG).
    Jeannine nous conte sa vie à l’Assemblée Nationale comme dans les ministères et à Orléans où « la salle d’attente du médecin est devenue celle des quémandeurs. »
    Elle se souvient qu’il revint à son père d’annoncer à Juliette Gréco la mort de sa mère en déportation.
    Elle nous parle de son amitié avec Léopold Sédar Senghor.
    Elle nous parle de ses conflits avec Guy Mollet s’agissant de la guerre d’Algérie. Il disait à sa famille : « Il faut partir. On court au désastre, pour eux comme pour nous. »
    Elle nous raconte comment son père fut amené à être élu maire d’Orléans et combien il exerça cette fonction avec une sagesse et un sens de la tolérance qui furent salués de tous – sans jamais oublier de mettre au premier rang la justice sociale qui était, pour lui, un impératif absolu.
    On le voit : on doit à Jeannine Ségelle un livre qui en dit beaucoup plus que son titre ne le présuppose.

    Jean-Pierre Sueur

     

     
  • Les révélations qui ont eu lieu ces derniers jours me rappellent des souvenirs.

    Lorsque, en 1993, n’étant plus député ni ministre, j'avais pour seul mandat celui de maire d'Orléans, j’ai refusé de solliciter l’augmentation de mon indemnité. J’ai repris mon enseignement à l’Université. Cela m’a demandé beaucoup de travail. Mais je ne le regrette en rien.

    Lorsque, après avoir été élu maire d’Orléans, j’ai demandé à Charles Renard,  conseiller-maître à la Cour des comptes, d’être adjoint aux finances, je savais qu’il serait d’une rigueur absolue, qu’il ne laisserait rien passer et que le bien fondé de toute dépense serait ausculté avec une totale rigueur. Il est inutile d’ajouter que je ne le regrette en rien !

    J’ai pu mesurer comme député, puis comme sénateur, combien il fallut de lois (j’ai été rapporteur de plusieurs d’entre elles) pour fixer enfin des règles applicables au financement de la vie politique, des partis politiques et des campagnes électorales.  Je ne regrette nullement d’avoir voté ces lois, et d’avoir fait voter, cette semaine encore, un nouvel amendement sur ces questions.

    La rigueur est indispensable. C’est une absolue nécessité. Elle s’applique à tous les élus. Il y a des dépenses inutiles, injustifiées et injustifiables.

    Les révélations récentes portent lourdement préjudice à notre ville. Comment, dans ce climat détestable, croire à des discours sur son avenir et ses ambitions ?

    Chacun doit en tirer les conséquences.

    Jean-Pierre Sueur

  • La République du Centre, 4 juillet 2018

  • Suite aux propos d’Olivier Carré dans La République du Centre de ce vendredi 27 septembre, je tiens à apporter les précisions suivantes. J’ai été maire d’Orléans durant douze ans. J’ai été député et maire durant deux ans, ministre etmaire durant deux ans. J’ai donc exercé durant huit ans le seul mandat de maire. Durant ces douze années, je n’ai jamais fait rembourser par la ville une seule note d’hôtel à Paris. Cela aurait été injustifié. Et cela l’est toujours.

    Jean-Pierre Sueur

  • René Bouclon, qui vient de nous quitter, était un instituteur dans le sens plein du terme, très attaché au quartier d’Orléans-La-Source et à l’école Poincaré, où il a longtemps enseigné. Il adorait le théâtre. Il était comédien et metteur en scène de la compagnie orléanaise « La Picarde ». Il aura « monté » les œuvres de nombreux auteurs, de Molière à Goldoni et à des écrivains contemporains, dont il créait les pièces. René Bouclon était aussi auteur prolifique de « littérature jeunesse ». On lui doit plus de trente livres et contes pour enfants publiés chez Hachette, depuis Buldo et la vieille dame jusqu’à L’enfant de la nuit en passant par La tortue prodigieuse, et tant d’autres. J’ajoute enfin que René Bouclon était un profond et véritable humaniste.
    JPS
  • François Mitterrand a dit un jour que, pour lui, la meilleure qualité que devait avoir un homme ou une femme politique, c’était l’indifférence.

    Plusieurs s’en offusquèrent. Non, dirent-ils, la meilleure qualité d’un homme ou d’une femme politique, ce devrait être la force de conviction, le sens de l’engagement et du dévouement, la sympathie, l’empathie.

    François Mitterrand en convint. C’était vrai. Il précisa ce qu’il avait dit. Quand il parlait d’« indifférence », cela signifiait qu’il fallait s’attendre à tout dans le comportement de certains politiques et qu’il fallait ne s’étonner de rien.

    J’en vois – ils et elles se reconnaîtront – dont je connais bien le parcours et dont je sais ce que furent leurs convictions, faire les choix les plus contraires au motif qu’ils « ne pourraient pas faire autrement », que la politique « c’est comme ça », ou encore que cela leur « serait imposé ». Mais par qui ? Et pourquoi ?

    Nul n’est contraint ni à l’opportunisme ni au cynisme – qui ont pour point commun de vider la politique de tout sens.

    Et si tout est dans tout, elle n’a plus de sens.

    J’ajoute que les contorsions verbales sont, à cet égard, inopérantes.

    « Mal nommer les choses, c’est ajouter au malheur du monde »disait Albert Camus.

    Jean-Pierre Sueur

  • Mag'Centre, 7 décembre 2022

     
  • Tristesse d’apprendre le décès de Robert Fortier. Robert, qui a longtemps travaillé au BRGM, a été le deuxième président de l’Association des Habitants d’Orleans La Source. Il s’est beaucoup impliqué dans la Coordination des associations de La Source. Il était pleinement engagé dans toute la vie associative, défendant inlassablement la participation des citoyens à la définition des projets, ainsi que la solidarité : il était ainsi très actif au sein du Comité catholique contre la faim et pour le développement (CCFD). Estimé de tous, très ouvert à tous, Robert n’a pas compté son temps pour son cher quartier de La Source, qu’il aimait profondément. Je dis toutes mes pensées très amicales à son épouse Jacqueline et à ses enfants.
    JPS
  • J’apprends avec tristesse le décès de Samy Driss.

    Conseiller municipal d’Orléans durant douze ans dans l’équipe que je conduisais, il a beaucoup œuvré en direction de la jeunesse. Il a été vice-président de l’ASELQO et membre du Conseil départemental de prévention de la délinquance.

    Ardent défenseur de la laïcité, il s’est ensuite pleinement engagé dans le syndicalisme au service des enseignants.

    Merci, Samy. 

    JPS

  • Mag'Centre, 15 mai 2022

  • La République du Centre, 21 mars 2022

  • J’aime le musée des beaux-arts d’Orléans.

    Bien sûr, j’aime aussi visiter d’autres musées, en France et ailleurs. Mais je me défie des visites trop rapides, où l’on finit par défiler devant tellement d’œuvres qu’elles ne laissent pas vraiment de trace ou de souvenir en nous, sauf exception.

    Le musée d’Orléans est extrêmement riche. C’est l’un des plus riches de France. J’aime y revenir sans cesse, y découvrir ses nouvelles acquisitions, mais souvent revoir inlassablement certains tableaux. Ils sont toujours les mêmes – me dira-t-on. Je rétorquerai qu’ils sont toujours différents au sens où chaque fois, j’ai le sentiment d’approfondir la connaissance de l’œuvre, d’y trouver de nouvelles profondeurs, des correspondances et des harmonies que je n’avais pas encore décelées.

    En un mot, je préfère me concentrer sur un nombre défini d’œuvres, plutôt que de me disperser sans fin, même si j’adore – pourquoi le cacher – découvrir de nouvelles œuvres comme autant de surprises – mais que j’aurai, je le sais, le désir de revoir, et de revoir encore, afin, une fois de plus, de rechercher la profondeur du trait, du dessin, de l’image, des lumières, plutôt que de rester toujours à la surface des choses.

    On l’aura compris, je vais, pour une fois, faire relâche pour ce qui est de la politique et vous convier, si vous le voulez bien, par quelques lignes volontairement cursives, vers dix tableaux du musée des beaux-arts d’Orléans qui me tiennent à cœur pour des raisons diverses et que je choisis arbitrairement parmi des dizaines d’autres, sur lesquels j’aimerais revenir une autre fois…

    Tête de vieil homme, d’Antoine Van Dyck. Ce tableau du XVIIe siècle est d’une singulière modernité. Ce vieil homme sort des conventions, des règles, des bienséances – il sort littéralement du tableau. Est-il résigné, abattu, ou, au contraire, est-il toujours prêt à se battre, après avoir connu d’indicibles épreuves ? On ne le saura jamais.

    Corbeille de prunes et cerises, de Jacob Van Hulsdonck. Cette « nature morte » n’est pas morte. Elle éclate de vie. Les couleurs y composent une harmonie douce, une symphonie de demi-teintes dont on ne peut se lasser. Pas plus que des gouttes d’eau, ainsi que du papillon, du hanneton ou d’une mouche qui me rappellent, bien sûr, la salle du livre d’or du Sénat.

    Bacchus découvrant Ariane à Naxos, des frères Le Nain. Que dire ? Sinon que ce chef-d’œuvre nous offre la pureté la plus pure.

    Le feu, l’air, l’eau, la terre, de Claude Déruet. Ce n’est pas un tableau. Ce sont quatre tableaux, voués chacun aux quatre éléments tous quatre somptueusement magnifiés. Mais ces quatre tableaux n’en font, finalement, qu’un seul ! J’aime à penser que Bachelard les eût adorés. Mon seul regret, c’est que, du fait d’un nouvel accrochage, ils sont perdus parmi nombre d’autres tableaux. Ils offraient toute leur beauté et toutes leurs correspondances dans la salle adjacente, qui leur était naguère dédiée. Mais je connais les contraintes.

    Portrait de famille, attribué à Cornelis Bisshop. Ce tableau eût intéressé Michel Foucault : je renvoie bien sûr au prologue de Les mots et les choses. C’est une famille noble. Ce pourrait être une œuvre académique. Ça ne l’est pas. Car tout compose une envoûtante harmonie : les lignes, les couleurs, les postures, les vêtements, les mains, les regards… Oui, cette « figure imposée » suscite une très étrange fascination.

    Portrait d’un jeune homme noir, par Maurice Quentin de la Tour. Un chef-d’œuvre absolu. Toute l’humanité, tout ce qu’il y a de plus humain dans l’humanité en un portrait, un visage – un regard.

    Autoportrait de Chalgrin. Un autre chef-d’œuvre absolu. Harmonie des teintes – mais surtout force du regard, au-dessus des bésicles. Un regard qui ne s’en laisse pas compter, mais qui reste bienveillant. Cet autoportrait, c’est celui d’un homme qui se dit et qui nous dit : « Connais-toi toi-même. »

    Portrait de Max Jacob, par Marie Laurencin. Max Jacob est un être fascinant ; c’est un poète, un artiste, un mystique. Son destin fut tragique. Avouerai-je que j’ai toujours eu du mal à « entrer » dans son œuvre ? Marie Laurencin nous permet de découvrir l’homme avec ce portrait singulier, étrange, simple et profond à la fois.

    Choses en mai, par Jean Hélion. Ce triptyque est une œuvre majeure de Jean Hélion. Je l’ai souvent regardé, mesurant toute la gravité des personnages ici restitués. Une extrême gravité qui, je dois le dire, suscite en moi un malaise, en dépit de la force esthétique de l’œuvre. Je préfère penser que Mai-68 fut aussi – et d’abord – une explosion de joie.

    Étude, de Simon Hantaï. J’ai longtemps pensé que cet immense tableau prenait trop de place. Et puis, au fil du temps, j’ai appris à l’aimer. Et je ne me lasse pas de contempler ces ailes, ces oiseaux, ces colombes se mouvant en mille arabesques sur un fond de bleu d’encre.

    Jean-Pierre Sueur

    >> Plus d'informations sur le musée des beaux-arts d'Orléans

     
     
  • Jean-Pierre Sueur était l’invité du journal de France Bleu Orléans ce 19 avril à 7 h 45. Il a interpellé le ministre de la Santé sur la situation des urgences du Centre hospitalier régional d’Orléans (CHRO).
  • Jean Castex, François Bonneau et Pierre PouësselLe hasard a voulu que j’assiste à la signature entre mon ami François Bonneau et le Premier ministre, Jean Castex, d’un contrat de plan très porteur dans notre région Centre-Val de Loire pour les années qui viennent, le lendemain d’un colloque consacré à l’action décentralisatrice et territoriale de Michel Rocard, au cours duquel les contrats de plan ont tenu une grande place…
    En effet, certains avaient pensé en 1981 que le fait que Michel Rocard fut nommé ministre d’État, certes, mais ministre chargé du Plan et de l’Aménagement du territoire, était une sorte de marginalisation honorifique ! Autrement dit un « placard » ! Ils se sont trompés. Car je me souviens du dynamisme avec lequel Michel Rocard s’empara du sujet comme il le fit quand il devint ministre de l’Agriculture, maire d’une ville moyenne, puis Premier ministre… À vrai dire, il saisissait chaque occasion, quelle qu’elle fût, pour inventer, innover et agir.
    Mais revenons au ministre d’État chargé du Plan. Et souvenons-nous que pour de Gaulle et pour la République gaullienne, le Plan était hissé au niveau d’« ardente obligation. » Mais pour ardente qu’elle fût, l’obligation ne se traduisit que trop partiellement dans les faits. Planifier, prévoir et préparer l’avenir est, certes, toujours difficile et hasardeux. Mais la vérité est que, depuis les débuts de la Cinquième République, les différents plans élaborés par d’ardents « commissaires » n’eurent pas les effets escomptés.
    Rocard, lui, eut l’idée lumineuse d’inventer les « contrats de plan ». L’idée était simple. Au lieu d’édicter des plans venus du haut, conçus par des experts, d’ailleurs brillants, de l’État, les nouveaux plans seraient négociés entre l’État, les Régions, et aussi d’autres collectivités locales. L’État et les Régions, pour l’essentiel, se mettraient d’accord sur un programme pour cinq ans, voire davantage.
    Le plan ne serait plus un long discours, mais un grand tableau où les différentes actions et les différents projets seraient listés, chiffrés, avec un chiffre précis pour le financement chaque année par l’État, d’une part, et par la Région et les autres collectivités, d’autre part, de chaque action et de chaque projet.
    Et cela a remarquablement marché puisque depuis presque quarante ans on peut constater que le taux d’exécution de l’ensemble des contrats de plan est très significatif.
    Il y a là un changement profond.
    En un mot, le plan contractuel est apparu bien plus efficace que le plan autoritaire.
    Cela s’explique aisément.
    Chaque partie signataire agit en effet sous le regard de l’autre partie signataire. Elle sait que tout manquement sera critiqué par le cosignataire. Et c’est efficace !
    … Voilà ce qui a nourri les débats du colloque de vendredi dernier… et ce qui inspirait mes réflexions ce samedi. Je mesurais combien cette innovation avait résisté à la pluralité des gouvernements et des exécutifs locaux successifs, et tout simplement au temps qui passe.
    Oui, ce plan État-Région et le volet régional du plan de relance, également contractualisé, seront des atouts forts pour notre région dans les temps à venir, dès lors, bien sûr, que les engagements seront respectés.
    Ce fut enfin une joie que de retrouver à cette manifestation le préfet Pierre Pouëssel qui a beaucoup œuvré pour l’élaboration de ces documents, qui est en train de surmonter une dure épreuve de santé et à qui le Premier ministre comme le président de la région ont exprimé toute leur reconnaissance.
    Jean-Pierre Sueur
    En photo de gauche à droite : Jean Castex, François Bonneau et Pierre Pouëssel