En prélude à la seconde lecture au Sénat du projet de loi organique sur l’article 11 de la Constitution, Jean-Pierre Sueur vient de rendre public un second rapport parlementaire sur ce sujet.
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En prélude à la seconde lecture au Sénat du projet de loi organique sur l’article 11 de la Constitution, Jean-Pierre Sueur vient de rendre public un second rapport parlementaire sur ce sujet.
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Pour en avoir été souvent le témoin, je puis écrire que si Pierre Mauroy a autant marqué, c’est d'abord en raison de la bienveillance qui était la sienne à l'égard de tous ceux qu'il côtoyait. Il ne reniait pas ses idées. Il les défendait avec force. Mais il ne blessait pas, n'humiliait pas l'adversaire politique qui, pour lui, n'était jamais un ennemi.
Combien de fois m'a-t-il parlé de ma famille, de mes proches, de nos projets, de ses soucis et de ses espoirs ? Il le faisait simplement, naturellement.
Il est une seconde raison qui explique que Pierre Mauroy ait autant marqué. Elle tient à son enracinement dans la réalité humaine, ouvrière, socialiste, du Nord. Je revois cette photo qui le montre revenant dans la petite commune où il a passé son enfance, Haussy, après avoir été nommé Premier ministre. Tous les habitants sont là, autour de lui, avec lui. Il est avec eux. Il connaît les ouvriers, les mineurs, les femmes qui viennent chaque matin très tôt des communes minières pour travailler dans les lainières de Roubaix. Il porte en lui toute une histoire sociale. Quand il parle des "gens du château", il sait bien ce que cela signifie. Et quand dans sa dernière intervention au Sénat il parle de la retraite à soixante ans et des ouvriers qui – en patois – ne pouvaient plus "arquer, cela sonne juste, même si Pierre Mauroy – il le dit – sait que l'on vit désormais plus longtemps, mais aussi que l'espérance de vie n’est pas la même selon la tâche accomplie.
Une troisième raison explique la forte marque que laisse Pierre Mauroy : c'est son réalisme. Pierre Mauroy est, profondément, un réformateur. Sa fidélité au socialisme l’incite toujours à "aller vers l’idéal" mais, pour cela, "comprendre le réel", pour reprendre les mots de Jean Jaurès. Il refuse le dogmatisme. Il est attaché au réalisme économique, à l’initiative, à l’esprit d’entreprise. En 1979, au congrès de Metz du Parti Socialiste, il choisit de soutenir les thèses de son ami Michel Rocard contre celles de François Mitterrand. Cela n’empêchera pas François Mitterrand de le nommer Premier ministre en 1981. En 1983, Pierre Mauroy joue un rôle essentiel lorsque le choix est fait d’ancrer la France dans l’Europe et de refuser de quitter le système monétaire européen. Son action, et celle de Jacques Delors, sont à ce moment-là, déterminantes.
Social-démocrate assumé, Pierre Mauroy était infiniment attaché à l’Europe. Ses conceptions social-démocrate, son ardeur réformatrice, n'étaient en aucun cas, pour lui, une forme de socialisme modéré ou affadi. Non : il pensait que la fidélité à l'idéal nécessitait qu'on change les choses concrètement. Il l'a montré dans sa ville, sa Région, dans toute son action nationale et internationale.
Pour finir, je veux parler de Pierre Mauroy tribun, dans les réunions publiques. Il commençait de parler presque à voix basse. Et puis, peu à peu, la voix s'enflait. Il charriait toute l’histoire sociale de la France. Ses bras, ses mains, accompagnaient inlassablement le propos. Il récusait pourtant la démagogie, et n'omettait jamais de revenir aux réalités du temps présent.
Pierre Mauroy avait choisi d’intituler l’un de ses livres "Héritiers de l’avenir". Un beau programme.
Jean-Pierre Sueur
A propos de Pierre Mauroy, Jean-Pierre Sueur a déclaré à l’AFP le 7 juin : « Pierre Mauroy était un ami très chaleureux, enraciné dans le socialisme du Nord, profondément européen et réformateur. Il aurait été heureux d’apprendre hier soir l’inscription dans la loi par le Sénat de la Métropole européenne de Lille pour laquelle il s’est tant battu ».
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Jean-Pierre Sueur se réjouit du vote à une large majorité (183 voix pour, 38 contre) du projet de loi de modernisation de l’action publique et d’affirmation des métropoles.
Il souligne que si ce texte a été voté dans ces conditions, c’est parce que le Sénat a pleinement joué son rôle et imprimé sa marque à partir du texte du gouvernement et dans un dialogue constant avec Marylise Lebranchu, ministre de la réforme de l’État, de la décentralisation et de la fonction publique, et Anne-Marie Escoffier, ministre déléguée auprès de la ministre de la réforme de l’État, de la décentralisation et de la fonction publique.
Il se félicite des avancées qui ont permis d’accroître le pouvoir d’initiative des collectivités locales et des élus dans la nouvelle étape de la décentralisation que ce texte dessine.
Il note l’importance que revêt la création de métropoles ayant la taille requise, cependant que les communautés d’agglomération pourront, toujours sur la base du volontariat, se transformer plus facilement en communautés urbaines.
Il considère que la future Métropole de Lyon – nouvelle collectivité territoriale – et la redéfinition du département du Rhône, qui va de pair avec sa création, constituent une innovation prometteuse pour l’avenir.
Il note que les avancées importantes que le débat parlementaire a permis d’acter pour la future métropole Aix Marseille Bouches du Rhône sont très notables et réaffirme son attachement au dialogue pour continuer d’aller de l’avant.
Il considère enfin que si le débat au Sénat n’a pas permis d’aboutir sur la nécessaire métropole Paris-Ile de France, il faut remettre « l’ouvrage sur le métier » et continuer à dialoguer et travailler afin de rechercher une solution positive et efficace dans le cadre de la suite de l’examen du projet de loi par le Parlement.
L’agglomération d’Orléans pourra devenir une communauté urbaine
>> Lire La République du Centre du 7 juin
Les principales interventions de Jean-Pierre Sueur
- Dans la discussion générale
- Sur la répartition des compétences (début et fin)
- Sur la métropole de Lyon
- Sur les métropoles de droit commun
- Sur la métropole de Marseille
- Sur le vote final
Dans la presse :
>> Le Figaro du 6 juin
>> La Gazette des Communes du 7 juin 2013
A la suite de la décision du Tribunal de Commerce d'Orléans, Jean-Pierre Sueur est intervenu ce jeudi 6 juin auprès d'Arnaud Montebourg, ministre du redressement productif, pour demander que "l’impossible soit fait" pour sauver la STECO, dernière entreprise française produisant des batteries, située à Outarville (Loiret). Il restera en contact quotidiennement à ce sujet avec le ministère et tous les interlocuteurs et partenaires de ce dossier, afin que toute piste susceptible de favoriser une ultime solution soit, à tout moment, explorée.
.Après l’assassinat de Clément Méric, demande que les coupables soient châtiés comme ils doivent l’être et qu’il soit mis fin aux agissements des groupuscules qui haïssent la République et les valeurs les plus profondes de l’humanité.
>> Lire la déclaration de Jean-Pierre Sueur en séance publique au Sénat le 6 juin
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