Professeur d’Université, Alain Garrigou se bat depuis des décennies pour une totale transparence dans le financement, la réalisation et la diffusion des sondages. Il vient de publier un livre aux éditions Dalloz intitulé : « Anatomie d’une affaire : les sondages de l’Élysée », dans lequel il raconte comment il est apparu que ces sondages, payés donc par l’Élysée, sans mise en concurrence, se retrouvaient dans « Le Figaro ». Alain Garrigou a étudié de près, en universitaire qu’il est, tout ce processus, et a dit et écrit ce qu’il avait trouvé, ne faisant que dire et écrire la vérité. Cela lui a valu deux procès en première instance et en appel, qu’il a gagnés - mais ne l’a pas privé, et ne le prive pas, de dénoncer la multiplication de ce qu’il appelle les « procès bâillons», dont l’objectif est d’obtenir le silence…par peur du procès !
Dans sa préface, Olivier Beaud écrit clairement : « Ce conflit judiciaire entre un professeur d’université et un conseiller du président de la République est un cas topique d’atteinte à la liberté d’expression des universitaires, c’est à dire à la liberté académique»"
J’ai auditionné Alain Garrigou lorsqu’avec Hugues Portelli, j’ai préparé en 2011 une proposition de loi destinée à garantir la transparence du financement, de la réalisation et de la diffusion des sondages. Il s’agissait d’exiger notamment la diffusion des marges d’erreur, des critères de redressement, des financeurs effectifs, des caractéristiques de l’échantillon, de proscrire toute gratification à ceux qui répondaient, les questions posées, le taux de non réponse, etc. Cette proposition de loi ne plaisait pas aux sondeurs. Elle fut néanmoins votée à l’unanimité par le Sénat. Mais elle ne fut jamais inscrite à l’ordre du jour de l’Assemblée Nationale, les pressions sur ce que nous appellerons pudiquement la « classe politique » étant très fortes !
Je parviendrai toutefois à insérer par un vaste amendement l’essentiel de la proposition de loi dans une loi de 2016 !
La question fut alors la mise en application de celle-ci, qui dépend largement de la Commission des sondages, où Alain Garrigou fut nommé…..et amené à démissionner, faute de voir la loi effectivement appliquée avec la rigueur requise par ladite commission, dont nous avions, en outre, demandé la réforme afin qu’elle compte davantage de statisticiens.
Je remercie sincèrement Alain Garrigou pour ce livre. Les sondages tiennent une telle place dans la vie politique et les médias qu’il est nécessaire qu’ils soient faits en toute rigueur et en toute transparence. C’est un impératif démocratique.
Jean-Pierre Sueur.
Orléans. Je signale très particulièrement la parution du livre d’Antoine Prost : « 1989-2001 : Comment nous avons changé Orléans ».
Antoine Prost, on le sait, est un grand historien; il fut aussi adjoint à l’urbanisme dans l’équipe municipale que j’ai conduite en tant que maire, de 1989 à 2001. À ce double titre, il raconte l’histoire des projets urbains que nous avons menés à bien : la médiathèque, l’avenue Jean-Zay, la rue de la République piétonne, les jardins de Saint-Marceau, la rénovation des quartiers de l’Argonne et de La Source, le centre ville, le Zénith, le tramway et le Pont de l’Europe….Un livre précis, documenté et passionnant qui intéressera toutes celles et tous ceux qui aiment Orléans.
(Éditions Regain de Lecture, Orléans, 15 €).
>> Lire l'article paru à ce sujet dans MagCentre.fr le 9 novembre 2025
Le magazine Resonance de novembre publie l'interview que je lui ai donnée.
J'y dénonce les campagnes de stigmatisation visant les professionnels du funéraire dans leur ensemble et j'évoque les sujets qui doivent encore être améliorés : les contrats obsèques et la transparence des prix.
J’ai eu la joie de me rendre dans plusieurs communes de Flandre où notre chère artiste orléanaise, Jeanne Champillou, a beaucoup travaillé dans des communes qui lui ont rendu hommage. Commençons par Bergues où à l’initiative de son directeur, Patrick Descamps, une fabuleuse collection de céramiques est présentée jusqu’au 31 octobre (voir ces 4 exemples ) au sein du remarquable musée du Mont de Piété.
Poursuivons par le musée Jeanne Devos, à Wormhout, où la si sympathique Yvonne Renou nous raconte l’amitié profonde qui unissait Jeanne Champillou et Jeanne Devos, photographe professionnelle, et où leurs oeuvres, apparaissent entre des meubles et objets flamands de toutes les époques.
Je citerai enfin la commune de Lederzeele, dont l’église, comme d’ailleurs celle de Bergues, abrite un chemin de croix, entièrement pensé et fait par Jeanne Champillou, en céramiques très colorées. Oui, c’est émouvant et c’est une joie que de redécouvrir ainsi notre chère Jeanne Champillou au plus profond du « plat pays ».
J’assisterai avec ferveur, ce jeudi, à l’entrée de Robert Badinter au Panthéon.
Je me souviendrai toujours du jour où, jeune député, j’ai voté en 1981 l’abolition de la peine de mort. Robert Badinter admirait Victor Hugo. Il citait la conclusion de son discours de 1848 : « Je vote l’abolition pure, simple et définitive de la peine de mort » - et il ajoutait : « universelle », ce dont nous sommes encore loin.
Il a mené beaucoup d’autres combats. Ainsi la dépénalisation de l’homosexualité. Ainsi, son combat incessant pour la dignité dans les prisons. Il disait : « La situation pénitentiaire est la première cause de la récidive » - et depuis, la surpopulation dans les prisons a, hélas, explosé. Il s’est battu pour la juste indemnidation des victimes de la route. Il a Introduit la possibilité de recours individuels devant la Cour Européenne des Droits de l’Homme. Fils de déporté, il a combattu l’antisémitisme de toutes ses forces.
Au Sénat, j’ai travaillé dix ans avec lui : cela a été un honneur pour moi. En quittant le Sénat, il m’a «légué» le dossier des prérogatives du juge francais par rapport aux crimes relevant de la Cour Pénale Internationale. Nous avons bien avancé, mais nous ne sommes pas au bout du chemin.
Enfin, Robert Badinter était un très remarquable orateur, qui vivait ses interventions plutôt que de les lire. Oui, Il est tellement juste qu’il entre au Panthéon !