Très triste du décès de Paul Chemetov, architecte et urbaniste. Il avait joué un rôle majeur dans l'équipe que j'avais réunie pour la rédaction du rapport "Demain la ville", remis au gouvernement en 1998. Depuis, nous étions restés amis.
Son oeuvre est une page de l'architecture du 20ème siècle. Il avait notamment été l'architecte du ministère des finances, à Bercy, et de très nombreuses réalisations de toute nature. il était toujours en mouvement, toujours créateur, toujours en réflexion sur l'urbanisme du futur... encore très récemment.
Merci, cher Paul !
Il est, pour moi, essentiel que le programme du Nouveau Front Populaire soit clair et sans ambiguïté sur l'Ukraine et la Palestine. Cela est important en ce moment où tous les partis de gauche se rassemblent, en dépit de leurs divergences, pour faire barrage au grave danger que serait l'arrivée de l'extrême droite au pouvoir.
Pas une voix ne doit manquer à ce rassemblement salutaire pour notre République !
Jean-Pierre Sueur
Ce dimanche 9 juin, je voterai pour la liste menée par Raphaël Glucksmann, présentée par le Parti Socialiste et Place Publique.
Je le ferai avec conviction. Je le ferai avec espoir.
Pourquoi ?
D'abord, parce que Raphaël Glucksmann croit en l'Europe. Il ne fait pas, comme d'autres, une campagne franco-française.
Non : il sait et il dit que dans le monde où nous vivons, face à des blocs, à des continents, comme les États-Unis, La Chine, l'Inde, La Russie, etc., il faut que l'Europe soit une vraie puissance qui pèse de tout son poids pour défendre la démocratie, le retour à la paix, les droits de l'homme, notre modèle social, notre souveraineté scientifique, industrielle, agricole, etc. Revenir en arrière, comme c’est proposé par d'autres, ce serait perdre, aller vers un effacement.
Son programme est très clair. Il porte les valeurs du socialisme démocratique et de la social-démocratie en lesquelles le rocardien que je suis, qui est aussi un admirateur de Jacques Delors, de Robert Badinter et de tant d'autres, se reconnaît pleinement.
Il préconise une vraie défense européenne : nous devons aider efficacement l'Ukraine. Si elle perdait, les conséquences seraient très lourdes pour les pays d'Europe.
Il préconise une souveraineté européenne dans tous les domaines. Pour ne prendre que ce seul exemple, il est impossible que l'Europe ne produise plus nombre de médicaments pourtant essentiels. Cela vaut pour l'industrie, l'agriculture, les technologies de toutes sortes.
Il préconise une Europe de la justice, Une Europe sociale, avec des propositions concrètes sur la fiscalité et la répartition des aides européennes.
Il préconise une Europe de la jeunesse. Les projets « Erasmus » sont d'ores et déjà un grand succès. Il faut aller plus loin !
En matière écologique, ses propositions sont à la fois ambitieuses et réalistes.
Je pourrais continuer…
Je préfère dire, pour finir, que dans ce monde où les dictatures, les exécutifs autoritaires, sont – hélas – nombreux, L'Europe doit montrer et démontrer que le progrès la démocratie, le bien-être et le respect des droits humains vont de pair.
En écoutant Raphaël Glucksmann, j'ai eu le sentiment que lui-même et sa liste présentaient un nouveau souffle, que la gauche en laquelle nous sommes nombreux, comme je le suis, à nous reconnaître, apportait un nouvel espoir, une nouvelle chance.
Alors saisissons-les !
Jean-Pierre Sueur
À lire les réactions des associations nationales d'élus, on voit que le rapport que le député Éric Woerth vient de remettre au président de la République, n'apporte ni la clarté, ni la simplification, ni le renouveau qui sont attendus - et ont été annoncés - en matière de décentralisation. Je ne suis même pas sûr, à lire ces réactions, qu'il permette un partage des compétences plus intelligible là où la confusion s'est installée !
.. Si bien que je crains fort qu'on ne retienne - comme l'a fait une partie de la presse - qu'une seule mesure préconisée par ce rapport : la fin du non-cumul des mandats.
Pour avoir voté cette réforme, durant le quinquennat de François Hollande, pour y être encore très attaché, l'expérience aidant, je suis et reste en désaccord avec cette proposition qui revient régulièrement dans le débat. Et je voudrais dire pourquoi en quelques mots.
D'abord, je pense que la France compte assez de talents, de citoyennes et citoyens motivés, pour que les mandats politiques soient partagés.
J'ajoute qu’après avoir longuement siégé à l'Assemblée nationale et au Sénat, j'ai pu mesurer très concrètement les conséquences du cumul des mandats généralisé. Il n'est malheureusement pas possible d'exercer à plein temps à la fois un mandat de maire de grande ville ou de président d'une métropole et un mandat parlementaire. Cela se traduit forcément par un absentéisme, ou une moindre présence et un moindre engagement au sein des assemblées parlementaires.
Je sais qu'on me répond toujours que le cumul est nécessaire pour assurer la « proximité » (c'est le maître mot !) des parlementaires auprès des citoyens.
Je rétorque à cela que rien n'empêche (tout au contraire !) les parlementaires d'être présents sur le terrain deux ou trois jours par semaine… Il suffit de le vouloir. Et cela n'impose pas la nécessité du cumul.
Et à ceux qui ne me croiraient pas, je fais et je ferai part de mon expérience personnelle.
J'ai été une dizaine d'années député, puis 22 ans sénateur, sans exercer de mandat exécutif local. Et je me suis tout le temps considéré comme un parlementaire de proximité. C'est reconnu, je crois. Et sur les 12 années où j'étais maire d'Orléans, j'ai exercé ce seul mandat durant près de 9 ans. Et j'ai pu voir combien se consacrer à une grande ville et à son agglomération demandait du temps.
Je précise donc que j’ai pu, par le passé, ne pas avoir la même prévention quant au cumul des mandats mais que c'est uniquement l'expérience qui m'a conduit à défendre le non-cumul. Tout parlementaire peut (et doit) être proche des citoyens, des collectivités locales, des associations, des entreprises… Il suffit de le vouloir.
Pour ne pas finir sur une note négative, je soulignerai une mesure de ce rapport qui me paraît positive et opportune : la suppression des pays, autrefois créés par Charles Pasqua.
Les élus locaux sont en effet « absorbés » par une multitude de réunions : sans compter ce qui relève des régions ou des départements, les élus locaux doivent faire face à la mairie, mais aussi au sein de l'intercommunalité et des pays, à une multitude de réunions de conseils, commissions, groupes de pilotage, etc.
Je ne méconnais pas ce qu'un certain nombre de pays ont pu faire de positif. Mais souvent leur rôle principal consiste à gérer et répartir les aides financières venues des régions. Je crois que cela peut très bien être fait désormais par les intercommunalités (communautés de communes ou d'agglomération, etc.), avec lesquelles les régions pourront passer des contrats directement, sans que les pays soient indispensables à cet égard.
Jean-Pierre Sueur
D'Henri Nallet, qui vient de nous quitter, je garde la mémoire de ce dirigeant national de la JEC (Jeunesse Etudiante Chrétienne) qui s'est battu pour l'indépendance du mouvement face aux ultimatums de l'épiscopat, et en a tiré les conséquences en 1965, et puis du député socialiste, du maire, du défenseur de l'agriculture, depuis l'INRA, où il était chercheur, jusqu'au ministère.
Je garde la mémoire de l'ami qu'il était.
Merci, Henri !