Il est incroyable que Michèle Alliot-Marie ait pu à ce point se déconnecter des réalités les plus évidentes. Cela est-il dû à sa fréquentation excessive des ministères ? Elle devrait y réfléchir. En tout cas, je puis vous dire que ses propos et son comportement ont eu un effet désastreux pour l’image de la France. Comment accepter, quand un peuple et ses jeunes se battent avec leurs mains nues pour la liberté et la démocratie, que le ministre des Affaires étrangères de la France, pays des Droits de l’Homme, propose à Ben Ali sa coopération policière ? Comment comprendre que Mme Alliot-Marie ait pu dire à France 2 que le premier martyr de la révolution tunisienne, Mohamed Bouaziz était mort après son séjour touristique de fin d’année… alors qu’il s’est immolé le 17 décembre suite aux répressions et vexations dont il était victime ? N’était-elle pas au courant de la situation ? Comment accepter de circuler dans le jet privé d’un ami de Ban Ali alors que les Tunisiens demandent son départ et la fin de la corruption qui l’entoure, tout en tentant de nous faire croire qu’il s’agissait d’un opposant à l’ancien chef d’Etat ? Franchement, trop c’est trop !
J’ajoute que quand la diplomatie française attend le lendemain du départ de Ben Ali pour dire que « nous sommes aux côtés du peuple tunisien », c’est assez pitoyable ! J’attends de la diplomatie française qu’elle se souvienne de la France de 1789, de celle de la Résistance, de celle de la décolonisation et qu’elle parle en son nom. On en est loin !
Jean-Pierre Sueur
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