Jean-Pierre Sueur a participé sur radio Arc-en-Ciel le 29 avril à un émission animée par Émilie Canton à propos du livre de Christain Jamet, Le Loiret des écrivains et des artistes.
Jean-Pierre Sueur a participé sur radio Arc-en-Ciel le 29 avril à un émission animée par Émilie Canton à propos du livre de Christain Jamet, Le Loiret des écrivains et des artistes.
Delmira Dauvilliers, maire de Malesherbes, présidente de la Communauté de communes du Pithiverais-Gâtinais, Marianne Dubois, députée du Loiret et Jean-Pierre Sueur ont été reçus le 28 avril à la direction de la SNCF à Paris par Alain Krakovitch, directeur général du « Transilien » et Julien Dehornoy, directeur des lignes D et R.
Ils leur ont fait part du vif attachement des habitants du Nord Loiret au maintien d’une liaison SNCF directe Malesherbes-Paris – sans rupture de charge à Corbeil-Essonnes – ainsi qu’à la modernisation du matériel roulant et des infrastructures.
Alain Krakovitch et Julien Dehornoy les ont assurés qu’une étude comparative de la liaison directe soutenue par les élus et d’une liaison avec rupture de charge était en cours et serait présentée aux élus en septembre dans le cadre d’une concertation.
Delmira Dauvilliers, Marianne Dubois Dubois et Jean-Pierre Sueur ont également sollicité une rencontre auprès de Valérie Pécresse, présidente du Syndicat des Transports de l’Ile-de-France (STIF), car le STIF est également directement concerné par cette question.
Ils continueront d’œuvrer pour défendre les intérêts des usagers du service public que constitue la ligne D du RER.
C’est une règle fondamentale en démocratie : il faut toujours écouter le message des électeurs.
En plaçant en tête Emmanuel Macron, les électeurs ont clairement manifesté leur désir d’un renouveau dans le fonctionnement de la vie politique.
Ce désir de renouveau, il faut l’entendre. Et il faut œuvrer pour ne pas le décevoir.
Les historiens reviendront, à n’en pas douter, sur cette émergence d’un candidat pratiquement inconnu il y a trois ans, ayant créé son parti il y a un an, et se retrouvant en position de devenir bientôt président de la République – ce qui est sans précédent sous la Cinquième République et même sous les Quatrième et Troisième Républiques.
Il semble peu contestable que, pour que cet événement advienne, il fallait, au-delà des circonstances très particulières de cette élection, qu’il y ait chez les Français une profonde volonté de changer la donne et de faire bouger les lignes.
Trois questions se posent maintenant, liées au second tour de la présidentielle, aux législatives et à l’exercice du pouvoir.
• S’agissant du second tour de l’élection présidentielle, les choses sont pour moi d’une totale clarté. J’appelle à voter massivement pour Emmanuel Macron, devenu le candidat des valeurs républicaines, afin de battre Marine Le Pen dont le programme est plus que dangereux pour la France et pour l’Europe. Nombre de Français n’imaginent pas, encore aujourd’hui, le désastre que seraient la sortie de l’Europe et de l’euro et le retour au protectionnisme le plus étroit pour notre économie, nos emplois, notre agriculture, notre système social, etc. Sans compter les positions antihumanistes – c’est le moins qu’on puisse dire – du parti de Jean-Marie Le Pen, même s’il a été plus ou moins habilement ripoliné par sa fille.
• S’agissant des législatives, l’enjeu est de taille. Il faudra « transformer l’essai » de l’élection présidentielle. Il faudra donc qu’Emmanuel Macron puisse s’appuyer sur une majorité claire à l’Assemblée nationale. Je me suis déjà exprimé là-dessus. Je ne crois pas que le mouvement « En marche ! » puisse y parvenir seul, par une démarche « sui generis » en quelque sorte. Le Parti socialiste est largement devenu un parti « social-démocrate », au sens où il veut mettre en œuvre justice et solidarité dans une société ouverte, une société d’initiative et d’entreprise, s’inscrivant fermement dans une logique européenne. Certains ne partagent pas ces choix, mais ils ne sont pas majoritaires. Je propose donc qu’une majorité nouvelle soit créée associant le mouvement « En marche ! », la majorité du Parti socialiste et d’autres encore provenant des partis écologiques et des centristes véritablement attachés à la réforme de notre société. La constitution d’une telle majorité supposera des discussions, des négociations et des choix pour les élections législatives : une multiplicité excessive de candidatures portant des projets proches peut, en effet, avoir dans le dispositif électoral actuel (il faut avoir 12,5 % des inscrits – et non des votants – pour se maintenir au second tour) des effets délétères. Cette majorité que j’appelle de mes vœux pourra être liée par un « contrat de législature » – pour reprendre la belle expression de Pierre Mendès-France – qui sera une charte engageant ses signataires à mener à bien toute une série de réformes dans les cinq ans qui viennent.
• S’agissant enfin de l’exercice du pouvoir, je suis convaincu, tirant les leçons des cinq ans qui viennent de s’écouler, qu’il faut agir vite – les six premiers mois sont décisifs ! – et conjuguer une grande clarté dans la mise en œuvre des réformes avec les nécessaires explications. Notre « opinion » – pour reprendre un mot bien imprécis – se cabre vite contre les réformes dès lors qu’elles ne sont pas clairement justifiées et expliquées, ce qui produit de l’immobilisme. Sur le fond, j’ai déjà dit que je pensais que la politique économique de François Hollande et de ses gouvernements serait réévaluée par l’histoire. J’ai lu dans Le Figaro vendredi dernier ce titre : « Les entreprises se remettent à embaucher : un niveau jamais atteint depuis 2002. » François Hollande et ses gouvernements auront eu le mérite d’œuvrer pour créer des conditions favorables à notre développement économique et à l’emploi. Ce sont des acquis sur lesquels il faudra, à mon sens, s’appuyer, pour aller plus loin et mener à bien nombre de réformes nécessaires. Nous en reparlerons. J’ajouterai, pour finir par là où j’ai commencé, que le renouveau du fonctionnement de ce qu’on appelle la « politique » fait assurément partie des évolutions indispensables : celle-ci doit être moins stéréotypée, moins figée dans des postures, plus proche des préoccupations quotidiennes. Oui, il faut faire bouger les lignes…
Jean-Pierre Sueur
Parallèlement à la question écrite relative aux sondages qu’il a récemment adressée au ministre de l’Intérieur, Jean-Pierre Sueur a saisi la présidente de la Commission nationale des sondages.
> Lire la lettre
Lors de l'émission "C Politique", sur France 5, ce dimanche 16 avril, Brice Teinturier a fait, s'agissant des sondages, deux affirmations auxquelles je tiens à répondre.
Marges d'erreur
Sur les "marges d'erreur", d'abord, Brice Teinturier a dit que ce n'était plus un problème puisque les Instituts de sondage fournissent cette marge d'erreur à leur clients – c'est à dire, en l'espèce, aux médias. Cela est sans doute vrai. Mais le problème reste entier car chacun peut observer chaque jour qu'à de rares et notables exceptions près...les télés, radios et journaux ne mentionnent pas ces marges d'erreur en annonçant les résultats des sondages, si bien que les lecteurs, auditeurs et téléspectateurs peuvent penser de bonne foi que les chiffres annoncés ont un caractère absolu. Or, il n'en est rien. Ne prenons qu'un seul exemple : il y a peu, un candidat est, paraît-il, "passé devant un autre" en obtenant un demi-point de plus (18, 5 % contre 18 %). Ce demi-point a donné lieu à un certain nombre de commentaires et éditoriaux. Mais chacun peut mesurer l'inanité de ceux-ci quand on apprend que la marge d'erreur dudit sondage est de + ou - 2, 7 %... Autrement dit, tout ce qu'on peut dire, c'est que le score du premier candidat est situé dans une fourchette allant de 15,8 à 21,2 % et celui du second dans une fourchette allant de 15,3 à 20,7 %. Le résultat annoncé ne permet donc pas de d'affirmer que l'un est devant l'autre où l'autre devant l'un. C'est exactement ce qui s'est passé lors de l'élection présidentielle de 2002, dont, quinze ans après, on ne semble pas avoir tiré toutes les conséquences. Je réponds donc à Brice Teinturier que le problème restera entier tant que tous les médias ne mentionneront pas la marge d'erreur – ce qui, je le rappelle, est depuis 2016 une obligation légale.
Redressements
Brice Teinturier a également minimisé la question des "redressements", indiquant qu'avec le grand développement des sondages en ligne elle était devenue marginale. Là encore, soyons clairs. Les Instituts de sondage affirment que leur démarche est "scientifique". Il est bien qu'ils l'affirment, car si elle ne l'était pas, il serait vain de publier ces collections de chiffres ! Mais si la démarche est "scientifique", il faut alors une totale transparence. Les sondeurs disent souvent qu'il faut respecter leurs "secrets de fabrication" et qu'on ne demande pas aux chefs dans les restaurants de dévoiler leurs recettes. Mais les chefs font de la cuisine ou de la gastronomie. Ils ne prétendent pas, comme les sondeurs, faire de la "science". Si on fait de la science, on doit être transparent. Et si les Instituts récusent le fait qu'on puisse avancer que certains redressements sont faits au "doigt mouillé", il leur est loisible de publier les calculs qui les justifient. Rappelons qu'un redressement est la différence qui existe entre le résultat brut d'un sondage et le résultat publié. Ce redressement peut être légitime lorsque l'Institut a des raisons de penser, en se fondant notamment sur des résultats antérieurs, que des partisans de tel ou tel candidat ou parti font des "sous déclarations". Mais alors, il faut l'expliquer et le justifier. C'est pourquoi – en vertu, depuis 2016, de la loi –, les Instituts doivent fournir à la Commission des sondages avant la publication de chaque sondage les critères précis des redressements effectués. La commission des sondages doit publier sur son site Internet ces données – et d'autres. Chacun peut consulter ce site. Or chacun peut constater que la notice concernant ces données n'est pas toujours mise en ligne avant la publication du sondage et que, le plus souvent, les critères de redressement sont mentionnés de manière tellement floue, vague et générale que cela n'apporte aucun éclairage concret et précis sur les corrections effectuées. En ce domaine aussi, il revient à la Commission des sondages – faut-il le rappeler ? – de veiller à la bonne application de la loi, et de l'esprit de la loi.
Michel Rocard craignait que la vie politique ne se transforme en une course de chevaux. C'est peut-être, en partie, inévitable...Au moins peut-on veiller et tenir à ce que les lois soient appliquées.
Jean-Pierre Sueur