Jean-Pierre Sueur a écrit vendredi 22 avril à Philippe Whal, président de la Poste, pour lui dire son opposition au projet de fermeture du bureau de Poste de Châtillon-sur-Loire l’après-midi.
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Jean-Pierre Sueur a écrit vendredi 22 avril à Philippe Whal, président de la Poste, pour lui dire son opposition au projet de fermeture du bureau de Poste de Châtillon-sur-Loire l’après-midi.
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Gilles Finchelstein est pédagogue. Il nous offre avec son dernier ouvrage Piège d’identité. Réflexions (inquiètes) sur la gauche, il faut repenser, renouveler et revivifier le clivage entre la droite et la gauche.
Il écrit : « J’aime le clivage droite-gauche. Je le considère comme le meilleur révélateur d’une société et de ses institutions. Mieux, je le tiens pour le clivage de la liberté – celui qui, justement, n’assigne personne à résidence sociologique » (p. 14).
Mais il ajoute : « À l’intérieur de chacun de ces camps, les réformistes doivent avoir le courage de mener le combat pour se libérer du surmoi marxiste qui règne depuis toujours à gauche et du surmoi frontiste qui progresse chaque jour à droite » (p. 212).
Ce livre contient une autre thèse : celle selon laquelle, depuis trente-cinq ans, la notion d’« identité » l’emporte de plus en plus dans les choix, les clivages et les engagements politiques sur celle d’« égalité » ! Retrouver le primat de l’égalité, c’est pour Gilles Finchelstein un impératif… sur les chemins de la liberté.
Mais plutôt que de continuer à raconter ce livre, je ne puis mieux faire que de vous inviter à rencontrer son auteur lors d’une conférence-débat qui aura lieu ce lundi 25 avril à 19 h 30 à la Médiathèque d’Orléans.
Jean-Pierre Sueur
Fabrice Van Borren qui fut conseiller municipal à Orléans, vient de publier un livre intitulé Que vais-je dire à mes filles ? Essai pour une nouvelle donne d’un monde en transition qui propose de stimulantes réflexions sur l’économie d’aujourd’hui et celle de demain et d’après-demain.
Très marqué par l’œuvre de Jérémy Rifkin, ce livre bouscule d’emblée toute une série de poncifs. Non, nous ne sommes pas « en crise », au sens où nous sortirions une fois encore (ce n’est d’ailleurs jamais le cas !) d’une situation de crise pour revenir à l’état des choses antérieur. Nous sommes engagés dans une mutation profonde. Et à « la maximalisation des profits sans rapport avec le bien-être des humains », Fabrice Van Borren veut substituer un « nouveau modèle économique coopératif » au service de « l’épanouissement » des êtres humains. Il rappelle que le PNUD fixe à cent milliards de dollars la somme nécessaire pour éradiquer la faim dans le monde – et que cela est assurément à la portée de l’humanité.
Il propose des réflexions sur la croissance, la dichotomie entre l’offre et la demande qu’il faut dépasser, la fracture territoriale et les moyens de la réduire, la « nouvelle urbanité », les cinq piliers de la troisième révolution industrielle (selon Rifkin, le premier est « le développement accéléré des énergies renouvelables », le deuxième « la construction de bâtiments producteurs d’énergie », le troisième est « le stockage de l’énergie et de l’hydrogène », le quatrième « le déploiement des réseaux intelligents fondés sur des compteurs connectés à Internet » et le cinquième « la généralisation des transports non polluants » – page 67).
Il décrit Internet comme « la nouvelle place publique mondiale ouverte à tous » qui doit être considérée comme « faisant partie des communaux. » C’est pourquoi « la neutralité du réseau est indispensable pour garantir aux communaux des communications ouvertes et universelles » (p. 96).
Il plaide pour que l’acte d’entreprendre soit le plus partagé possible et, renouant avec le philosophe Gabriel Marcel, pour que « l’être » l’emporte sur « l’avoir ». Et, dans la même veine, il cite Jacques Delors qui affirme qu’il nous faut « une compétition qui stimule, une coopération qui renforce et une solidarité qui unit » (p. 182).
On le voit, il y a dans ce livre matière à réflexion. Une réflexion lucide mais optimiste car résolument tournée vers l’avenir.
Jean-Pierre Sueur
>> Le livre peut être commandé auprès de l’auteur (Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.) ou sur le site www.blurb.com.
Il y a des sujets sur lesquels les choses doivent être dites avec calme, clarté, rigueur et fermeté. C'est ce qu'a fait Bernard Cazeneuve, ministre de l'Intérieur, lors de sa visite à Orléans, vendredi 15 avril, visite qui a été entièrement consacrée aux questions de sécurité.
Commençons par un chiffre, dont le rappel ne plaira pas à tout le monde, mais qui est incontestable, et que d'ailleurs personne ne conteste ni n'a contesté : durant le quinquennat de Nicolas Sarkozy, soit de 2007 à 2012, les effectifs de la police et de la gendarmerie ont diminué de 12 469 postes (soit - 6 251 dans la police et - 6 218 dans la gendarmerie).
On s'étonne qu'alors que l'ancien président de la République et ceux qui le soutenaient avaient constamment le mot « sécurité » à la bouche, alors qu'il y avait déjà malheureusement des attentats et qu'il fallait déjà lutter contre le terrorisme, de telles décisions aient pu être prises.
Je n'en dis pas plus. Et d'ailleurs, Bernard Cazeneuve n'en a pas dit plus.
Il s'est plutôt étendu, au terme d'une visite au cours de laquelle il a longuement écouté policiers et gendarmes, sur les mesures sans précédent prises ces dernières années et ces derniers mois pour renforcer nos forces de sécurité, insistant sur le fait que si le « risque zéro » n'existait pas, tout – oui, vraiment tout – ce qui est en notre pouvoir devait être fait pour nous prémunir contre les horreurs vécues en France, en Belgique – et dans d'autres pays, et pour que chacune et chacun bénéficie en France du droit de vivre en sécurité, qui est – chacun le sait – un droit fondamental.
C'est ainsi que cinq cents postes nouveaux ont été créés chaque année dans les deux forces, et que suite aux annonces faites, en particulier, par Francois Hollande lors du congrès de Versailles, ce sont près de neuf mille postes qui auront été créés dans la police et la gendarmerie d'ici la fin du quinquennat.
Cela se traduira concrètement dans le Loiret dès la présente année 2016 par l'arrivée de soixante-neuf policiers et gendarmes supplémentaires. Et puisque le ministre de l'Intérieur a donné beaucoup de précisions, j'insiste sur le fait que l'effort ne concerne pas que les zones urbaines, ou les agglomérations d'Orléans et de Montargis, puisque, par exemple, les brigades de gendarmerie d'Artenay, de Briare, de Malesherbes et de Meung-sur-Loire seront renforcées et qu'une antenne du renseignement territorial a été créée à Gien.
J'ajoute que le ministre a fait des annonces très détaillées sur les véhicules et matériels nouveaux dont seront dotés les personnels de la police et de la gendarmerie dans le Loiret dès cette année. Chacun pourra en juger – comme des autres points – en lisant le texte intégral du discours de Bernard Cazeneuve. Certains auront pu trouver cette énumération fastidieuse. Je puis vraiment vous assurer que ce n'est pas le cas des policiers et gendarmes qui savent parfaitement combien ces questions sont essentielles pour l'efficacité de leur action, pour la protection des populations et pour leur propre protection.
J'ajoute que le ministre n'a pas manqué de saluer les personnels de la sécurité civile, et particulièrement les sapeurs-pompiers : leur concours est – nul ne l'ignore – très précieux pour la sécurité publique.
Chacun aura compris que ce fut une visite ministérielle utile !
Je termine en exprimant toute ma reconnaissance aux 110 000 policiers, gendarmes et militaires qui assurent nuit et jour la sécurité de toutes celles et de tous ceux qui vivent en France, en cette période où les menaces qui pèsent sur notre pays et sur d'autres ne doivent en aucun cas être sous-estimées.
Jean-Pierre Sueur
C'est avec beaucoup d'émotion et de tristesse que j'ai appris le décès de Julie Sabiani. Brillante universitaire, enseignante exigeante, chercheuse érudite, Julie Sabiani a enseigné à l'université d'Orléans et a dirigé le Centre Charles-Péguy d'Orléans. Elle a joué un rôle essentiel dans la connaissance de l'œuvre de Péguy, au travers de multiples publications, mettant à jour des textes inédits, des écrits de jeunesse, de multiples correspondances – et aussi en étudiant de très près et en répertoriant les nombreux manuscrits conservés au Centre Péguy, en éditant des catalogues et en préparant de multiples expositions. Elle a établi le texte de « La ballade du cœur qui a tant battu », œuvre jusque-là totalement méconnue, et a été la première à l'analyser en profondeur. Avec Géraldi Leroy, elle a permis de connaître très précisément la vie littéraire, éditoriale et culturelle au tournant des XIXe et XXe siècles. Ses travaux ont aussi porté sur George Sand, Giono, sur d'autres auteurs encore... Elle travaillait inlassablement, avec toujours la même passion et la même rigueur.
On me permettra un mot plus personnel. Je tiens à lui exprimer ma reconnaissance pour avoir bien voulu écrire avec moi trois articles sur Péguy et Orléans, Péguy et la révolution, Péguy et les totalitarismes. J'ai pu, en ces circonstances, mesurer son attachement à « dire la vérité, toute la vérité, rien que la vérité » (comme écrivait Péguy), – avec tellement de scrupule et de ténacité ! Je n'oublie pas nos échanges, en ce lieu inspiré de la rue du Tabour qui abrite le Centre Péguy, sur la littérature, la politique, Orléans, tout ce qui nous tenait à cœur... et puis, le silence. Merci, Julie.
Jean-Pierre Sueur
Lire les trois articles évoqués ci-dessus, écrits conjointement, sur trois sujets qui restent pleinement d'actualité :
>> Péguy et Orléans
>> Péguy et la révolution
>> Péguy et les totalitarismes