Je suis allé à Tunis les 16 et 17 septembre pour représenter le Sénat dans une conférence organisée par les Nations Unies et consacrée à la démocratie, de leurs commissions, de leurs procédures d’élaboration de la loi.
Ce fut l’occasion pour moi, une fois encore, de mesurer la force du mouvement démocratique qui s’est développé depuis trois ans en Tunisie et le grand attachement de nos collègues parlementaires tunisiens à faire vivre cette démocratie, à la renforcer et à l’inscrire dans la durée.
A la suite de la révolution qui a vu le départ de Ben Ali, la Tunisie est le seul pays arabo-musulman où une nouvelle constitution reconnaît les libertés fondamentales, la liberté d’expression, l’égalité entre les hommes et les femmes.
Il est clair que cette évolution n’est pas du goût de ceux qui fomentent des attentats terroristes.
Et ce n’est pas un hasard si le tourisme, qui tient une place importante dans le produit intérieur brut tunisien, a été par deux fois pris pour cible par les terroristes : au Bardo d’abord, puis près de Sousse.
J’ai déjà écrit combien Français et Tunisiens devaient être solidaires et devaient coopérer pour lutter contre le terrorisme. Le groupe France-Tunisie du Sénat, que je préside, est intervenu auprès des autorités françaises à ce sujet.
Je veux dire ici, après mon déplacement en Tunisie, combien les deux attentats ont eu de conséquences très lourdes pour le tourisme tunisien.
C’était l’effet recherché !
Aujourd’hui, 60 % des hôtels tunisiens sont fermés.
Et j’ajoute que, dans le sud de ce pays, ce sont 80 % des hôtels qui sont fermés.
La conséquence est que de nombreuses familles se voient privées – en particulier dans le sud – des salaires qui leur permettaient de vivre et se retrouvent dans la pauvreté et la précarité.
Or, nul n’a oublié que la révolution tunisienne a trouvé sa source à Sidi Bouzid, et plus largement dans le centre et le sud du pays.
Nous devons aider la Tunisie et les Tunisiens à faire revivre le tourisme, en particulier dans ces régions très durement touchées.
Jean-Pierre Sueur
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